Celle qui fut l’une des plus grandes mystiques du XVIIe siècle est née à Tours en 1599, sous le nom de Marie Guyart. Scolarisée, elle reçoit une solide éducation qui lui transmet « un bon fonds dans [s]on âme pour toutes les choses du christianisme et pour les bonnes mœurs », témoignera-t-elle. Elle reçoit une première vision du Christ à l’âge de 7 ans : « Voulez-vous être à moi ? », lui demande-t-il. « Je lui répondis : “ Oui ” », confiera la petite fille.
Mais ses parents s’opposent à son désir de devenir religieuse et la marient à 17 ans. C’est un bon mariage mais, deux ans plus tard, Marie se retrouve veuve et mère d’un enfant. Son aspiration à la vie religieuse est toujours présente. Elle bénéficie de très grandes grâces mystiques, en particulier des visions de la Sainte Trinité et du mariage mystique, en 1627.
En 1631, elle confie son fils Claude – qui deviendra bénédictin et avec lequel elle gardera toujours une intense relation épistolaire – aux bons soins des jésuites et entre chez les ursulines. Dans une vision, elle voit le Christ prendre son cœur pour le mettre dans son Sacré-Cœur. À la fin du noviciat, elle prend le nom de Marie de l’Incarnation.
La vision d’un pays sauvage
Elle qui vit cloîtrée reçoit, en 1633, la vision d’un pays sauvage où Dieu lui demande d’aller : le Canada. En 1639, elle est enfin autorisée à s’y rendre comme missionnaire, avec d’autres femmes, pour fonder un monastère d’ursulines, qui s’occupera d’éduquer et d’évangéliser les jeunes filles autochtones.
Quoique cloîtrée, elle est en relation avec les personnalités importantes de la colonie française, en particulier Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque du Québec. Elle parle plusieurs dialectes autochtones : l’algonquin, le montagnais, le huron et l’agnier, et rédige plusieurs dictionnaires et des catéchismes dans ces langues.
Son zèle missionnaire rejoint son amour du Sacré-Cœur : « Un soir que j’étais dans notre cellule, traitant avec le Père éternel du salut des âmes et souhaitant avec un ardent désir que le Royaume de Jésus-Christ fût accompli, j’entendis une voix intérieure qui me dit : “ Demande-moi par le Cœur de mon Fils, c’est par lui que je t’exaucerai ” », rapportera-t-elle. Ainsi, outre son immense influence spirituelle sur la colonie naissante, elle répand la dévotion au Sacré-Cœur, qui ne cessera de croître au Canada et dans toute l’Amérique du Nord. Elle meurt à 72 ans, le 30 avril 1672. Elle a été canonisée par le pape François en 2014.
Prière
Marie de l’Incarnation
« Par ce divin Cœur »
« C’est par le Cœur de mon Jésus, ma voie, ma vérité et ma vie que je m’approche de vous, ô Père éternel. Par ce divin Cœur, je vous adore pour tous ceux qui ne vous adorent pas ; je vous aime pour tous ceux qui ne vous aiment pas ; je vous adore pour tous les aveugles volontaires qui par mépris ne vous connaissent pas. Je veux par ce divin Cœur satisfaire pour tous les mortels. Je fais en esprit le tour du monde pour y chercher toutes les âmes rachetées du Sang très précieux de mon divin Époux afin de vous satisfaire pour toutes par ce divin Cœur ; je les embrasse pour vous les présenter par lui et par lui je vous demande leur conversion. […] Sur ce Sacré-Cœur, comme sur un Autel divin, je vous présente en particulier… (nommer les personnes pour qui on veut prier). »
Pour aller plus loin :
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- Quand le virtuel se rebelle contre le réel, l’irrationnel détruit l’humanité
- Le rite et l’homme, Religion naturelle et liturgie chrétienne