Née dans le Rouergue en 1787, la petite Émilie de Rodat se montre facilement boudeuse. Pieuse dans son enfance, elle perd toute sa ferveur à l’âge de 16 ans… ne boudant alors ni les fêtes, ni ses propres succès ! Jusqu’au jour où, pleine de satisfaction, elle se contemple dans un miroir quand passe un vieux serviteur. Il lui lance : « Même si vous vous regardez avec tant de complaisance dans ce miroir, vous ne serez plus d’ici quelque temps qu’un sac plein de poussière ! » Émilie en est impressionnée…
À la même période, elle rencontre un prêtre, l’abbé Marty, qui va transformer sa vie. Elle approfondit sa foi et se met au service des malades.
L’une de ces malades lui dit un jour : « Avant la Révolution, les Dames Ursulines enseignaient gratuitement. Faut-il aujourd’hui voir nos enfants croupir dans l’ignorance et l’athéisme ? Les riches ont fondé leurs écoles, mais qu’a-t-on fait pour les pauvres ? » Émilie se lance alors à corps perdu dans la fondation d’une communauté chargée de l’enseignement et du soin des enfants pauvres : la Sainte-Famille de Villefranche-de-Rouergue, dans l’ancien couvent des Cordeliers.
Elle rassemble quelques amies et ouvre ensuite jusqu’à 36 maisons. Éducation, soin des malades à domicile, asiles de vieillards, bureaux de bienfaisance, soin des hôpitaux. Rien n’effraie Émilie et ses Sœurs de la Sainte-Famille. Les Auvergnats la jugent folle. Son calme et sa bonté cachent de grandes angoisses dans sa foi qui durent trente ans. Son confesseur lui répète : « N’ayez pas peur ! Dieu, qui semble vous repousser, ne vous perd pas de vue. Tâchez de rester calme au pied de la Croix, sans inquiétude au sujet du passé, sans anxiété pour l’avenir. » Elle tente de demeurer confiante, mais ce n’est que six mois avant sa mort, alors qu’elle ne cesse de travailler, tricotant des couvertures pour la Sainte-Enfance, qu’elle retrouve la paix intérieure. Elle meurt le 19 septembre 1852. Béatifiée en 1940 et canonisée par le même pape, Pie XII, le 23 avril 1950.
Étymologie du nom
L’origine vient du latin aemulus, « rival » ou du grec haimulos, « ruse ».
Célébrités
Ce prénom renaît dans les années 1970 avec la comédie musicale Émilie jolie et Les Contes d’Émilie,
des livres pour enfants dont l’auteur est le chanteur Philippe Chatel (1948-2021).
Vieux proverbe de ce jour
« Beau temps du jour Sainte-Émilie, donne du fruit à la folie. »
Question d’Émilie de Rodat
« Ne faut-il pas aller jusqu’à l’impossible ? »
Courte prière inspirée de sainte Émilie
« Seigneur, garde-nous bien de nous laisser aller à la tristesse ! »