Dernier-né, vers 1007, d’une famille pauvre de Ravenne, abandonné par sa mère puis orphelin, Pierre Damien est employé à garder les pourceaux. Son frère, archiprêtre de Ravenne, devine pourtant ses belles qualités d’âme et son intelligence. Le prenant en charge, il le fait étudier à Ravenne, Faenza, Parme, où il devient professeur renommé. Mais Pierre Damien abandonne sa chaire et entre chez les camaldules de Fonte Avellana à 28 ans. Huit ans plus tard, il en devient l’abbé.
Il fonde et réforme d’autres couvents, écrit abondamment aux clercs, moines et moniales, princes, papes et antipapes, anonymes ou célèbres. Toujours pour dénoncer violence, avarice, luxure, ignorance des clercs. Il réclame une réforme radicale de l’Église. Il reste de lui 158 lettres, des traités, 60 opuscules, des vies de saint, d’innombrables sermons, des poèmes et le célèbre « Liber Gomorrhianus » (Livre de Gomorrhe), adressé à Léon IX en 1049, sur la vie sexuelle du clergé, où il décrit de façon détaillée les différentes variétés de rapports homosexuels… Cet ouvrage scabreux restera à l’Index jusqu’en 1900 ! Puis il rédige un traité sur la simonie envoyé à l’archevêque Henri de Ravenne.
Sous peine d’excommunication, il fut obligé d’accepter la charge de cardinal-évêque d’Ostie. Légat du pape, il accomplit pendant six ans des missions délicates à Milan, Cluny, Limoges, Florence, Francfort… Il ne cesse de donner sa démission. Pour en convaincre le pape, il use de tous les arguments, décrivant son état physique sous le jour le plus sombre : « Mes yeux se voilent, mes larmes coulent toujours plus abondantes, les rides sillonnent mon visage, toutes mes dents tombent, ma mâchoire est une ruine, ma tête à peine grisonnante jusqu’ici est maintenant d’une blancheur de neige, mes forces s’en vont. Une seule chose, ô honte, me reste encore dans ma vieillesse, toute une lignée de vices. »
De guerre lasse, le pape y consent mais lui demande de rester cardinal. Il refuse. Le pape lui met le marché en main : il accepte d’être à sa disposition ou il est condamné à 100 ans de purgatoire après sa mort. Il choisit la première alternative et rejoint son abbaye. Après avoir pacifié le diocèse de Ravenne, dont le défunt archevêque Henri a soutenu l’antipape, Pierre Damien, terrassé par la fièvre, meurt au monastère de Faenza, le 22 février 1072.
Étymologie du nom
Son nom de famille Damien vient du grec damazo, « dompter ».
Vieux proverbe de ce jour
« À la Saint-Pierre-Damien, l’hiver reprend ou s’éteint. »
Pensée spirituelle de saint Pierre Damien
« L’éclat de la vie vaut plus pour l’exemple que l’éloquence et l’élégance des discours. »
Courte prière
« Saint-Esprit, ne permettez pas qu’il y ait en moi un endroit où vous ne soyez pas. »
Pour aller plus loin :
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Jean-Paul Hyvernat
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies