Ce nom romain a un parfum méridional depuis la trilogie de Marcel Pagnol. Pourtant, notre Marius, incarné à l’écran par Pierre Fresnay, n’a jamais mis les pieds à Marseille et son histoire n’est pas drôle.
Comme beaucoup de chrétiens d’alors, cette famille de Persans veut se rendre à Rome pour prier sur le tombeau des apôtres. Nous sommes vers 290. Marius et Marthe, avec leurs deux enfants Audifax et Abachum, y arrivent malheureusement alors que la persécution redouble. Ils sont impressionnés par tous ces corps de martyrs que le préfet de Rome interdit d’ensevelir et qui jonchent les fossés, le long de la Via Salaria. Plus de 270 corps.
N’écoutant que leur foi et leur compassion, avec un prêtre de la ville, ils procèdent à une sépulture décente pour chacun. Mal leur en prit. Arrêtés, ils endurent coups de bâton, chevalet, flammes, ongles de fer, amputation des mains. Marthe est jetée dans un étang. Marius et ses enfants sont décapités et brûlés. Une pieuse femme recueille les restes. Plus tard, une partie de leurs reliques seront offertes à Charlemagne, impressionné par le récit de cette tragédie.
Étymologie du nom
Du latin mar, « mer ». Ou de l’étrusque maru, « homme ».
Célébrités
La célébrité de ce nom dans le sud de la France n’est pas due à notre saint, mais à un certain Caïus Marius, vainqueur en 101 av. J.-C. de Jugurtha et surtout de l’aristocrate Sylla. Ce Marius représentait ce que l’on appellerait aujourd’hui le parti démocratique. Il meurt dans la débauche en 86 av. J.-C. La Révolution française en fait le symbole de la lutte contre l’aristocratie et l’Italie fait de même à l’époque du Risorgimento. D’où la notoriété, passagère, de notre Marius et de leur Mario.
Vieux proverbe de ce jour
« À la Saint-Marius, on voit clair à l’Angélus. »
Pensée spirituelle
Eh oui ! du Marius de Pagnol qui invite à réfléchir :
« Quand on aime quelqu’un, c’est effrayant comme on pense peu aux autres… »
Courte prière inspirée par saint Marius et sa famille
« Seigneur, donne-moi de voir les choses à faire sans oublier les personnes à aimer, et de voir les personnes à aimer sans oublier les choses à faire » (Norbert Ségard).