La pauvreté est le cœur de la spiritualité de saint François. « Quand on lui demandait s’il prendrait une fiancée, François répondait qu’il prendrait “la plus belle” en parlant de Dame Pauvreté », raconte le Père Bidot. Les deux dévotions les plus chères au Poverello étaient celle de la Croix et celle de la Crèche – là où Jésus-Christ se fit pauvre, nu et vulnérable. « Il était toujours bouleversé de l’amour de la Croix et l’humilité de la Crèche », dit le Père Bidot.
Chez les capucins, la pauvreté se vit d’abord dans le rapport fraternel selon la Règle de saint François : « Elle enseigne aux frères à se faire toujours plus petits et toujours plus dépendants des autres, c’est un vrai dénuement spirituel dans les relations fraternelles. »
Dépouillement
Cette pauvreté se manifeste dans l’habit franciscain qui est en forme de croix. « Sa couleur marron est celle de l’humus, de la terre, signe de pauvreté et d’humilité. » La règle demande également aux frères de prêcher brièvement, d’être pauvres en paroles car, d’après l’ancien supérieur des capucins de France, « saint François pensait, avec saint Paul dans sa Lettre aux Hébreux, que Dieu a déjà tout dit dans son Incarnation ».
Le franciscain cherche à se dépouiller de tout : il veut être pauvre de ce monde pour être riche de Dieu. « C’est vraiment le sens du dépouillement franciscain que de chercher l’union à Dieu par la pauvreté. Elle n’a pas d’autre raison d’être que d’ôter tout le superflu qui pourrait nuire à notre union avec le Christ », rappelle le Père Bidot. C’est le sens de la phrase de Notre Seigneur à sainte Catherine de Sienne : « Fais-toi capacité, Je me ferai torrent. » Ce n’est qu’en s’appauvrissant de soi que l’on peut se remplir de Jésus-Christ.
En définitive, cette union au Christ amène à la ressemblance avec lui. « C’est le sens de notre blason où l’on voit le bras du Christ qui croise celui de saint François, tous deux marqués des stigmates » (Père Bidot). Ne disait-on pas du saint qu’il était « l’autre Christ » ? Par sa pauvreté, François avait tant poussé sa ressemblance au Crucifié que l’Église a jugé que le Poverello était la plus fidèle image du Sauveur qui fut jamais donnée au monde.