Sabine de Villiers : « La beauté des églises élève l’âme » - France Catholique
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Sabine de Villiers : « La beauté des églises élève l’âme »

Édifiées pour la gloire de Dieu, nos églises sont aussi de vrais musées.
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Saint Germain des Prés, Paris. © Julian Kumar / Godong

« Durant mes études, cherchant du soutien, je regardais la flèche des églises. Un jour, je suis rentré dans une église, et j’y ai trouvé une belle paix. Je ne puis l’expliquer, je n’ai reçu aucune éducation religieuse », écrit un catéchumène.

La visite de notre patrimoine religieux étanche une soif commune à toute âme. Artiste peintre et membre de la commission d’art sacré du diocèse de Vendée, Sabine de Villiers confirme cette « aspiration universelle à rechercher le beau, le sens, l’unité qui apaisent et sont féconds, chez ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas. » Pour elle, la beauté d’une église vient de « l’harmonie qui s’en dégage : élévation, lignes, volumes, lumière, vitraux, couleurs, mobilier liturgique, œuvres d’art… » Autant d’éléments permettant de sentir cette quiétude surnaturelle, qu’évoque Simone Weil dans La pesanteur et la grâce : « Dans tout ce qui suscite en nous le sentiment pur et authentique de la beauté, il y a réellement la présence de Dieu. »  

De fait, la beauté peut convertir les cœurs « car elle rend présent l’impalpable, l’invisible, le Tout-autre, souligne Sabine de Villiers. C’est comme une ligne directe entre l’homme et son Créateur », confie l’artiste, citant l’oraison de l’Épiphanie : « Accorde-nous dans ta bonté […] d’être conduits jusqu’à la claire vision de ta splendeur. »

Édifiés pour la gloire de Dieu, nos églises sont de vrais musées. Elles offrent à qui veut bien les visiter un lieu de contemplation et d’accès gratuit à la culture. Or, complète Sabine de Villiers, « la beauté met la joie au cœur de l’homme, nécessité d’autant plus forte aujourd’hui, à rebours des conflits, de la violence, de la laideur. » Par la voix de ses papes, l’Église a toujours encouragé l’œuvre salvatrice et missionnaire de ces artistes inspirés. Ainsi Benoît XVI évoquait-il en 2009 cette « voie de la beauté qui constitue dans le même temps un parcours artistique, esthétique et un itinéraire de foi, de recherche théologique. »

« Il s’agit de découvrir et d’exprimer toujours mieux, à travers la beauté des œuvres, le mystère de Dieu et le mystère de l’homme, poursuit Sabine de Villiers. Les artistes ont une grande responsabilité comme gardiens de la beauté : ils parlent au cœur, élargissent les horizons, révèlent l’Homme à lui-même, disent d’où l’on vient et où l’on va. » Et elle ajoute : « Le christianisme, à cause de la place centrale de l’Incarnation du Verbe de Dieu, offre à l’artiste un univers particulièrement riche, une source inépuisable. » Un double enjeu, conclut notre peintre catholique : « Initier à l’expérience du Mystère et soutenir la mission en laissant transparaître humblement la richesse, la fécondité de Dieu, l’Esprit-Saint à l’œuvre. »