On l’appelle « Chandeleur », « Fête de la Présentation », « Fête de la Lumière », « Purification de Marie », selon les époques ou les sensibilités. L’Évangile parle de cet épisode de la vie de Jésus. Comme tout enfant juif, il est présenté au Temple de Jérusalem, quarante jours après la naissance. Tout premier-né est offert au Seigneur, selon la prescription donnée par Moïse au peuple de Dieu. Marie et Joseph se conforment à la Torah. Syméon et Anne, deux vieillards pieux qui vivent au Temple, discernent la destinée unique de Jésus, parmi tous ces enfants qui sont présentés au Seigneur Dieu. Syméon l’appelle « lumière pour éclairer les nations ». Bénédiction des cierges et procession symbolisent et expriment dans nos églises le sens de cette fête que les Grecs appellent Hypapange, ce qui signifie « Rencontre du Seigneur ».
Coutumes
Provenant de vieux restes du culte solaire de Mithra et associée à Imbolc, fête celte de la fécondité, le pape Gélase fait supprimer la procession des cierges en 472. Mais rien n’y fait.
Les cierges, bénis ce jour, sont conservés dans les maisons et allumés en cas d’orage violent.
Quant aux crêpes, elles sont cuisinées avec une pâte de couleur lunaire, coulée dans un récipient de forme lunaire et noircie pendant la cuisson. C’est un rituel qui favorise l’arrivée du printemps et donc de la fécondité. Retourner la crêpe, c’est faire passer la lune du jaune au noir et assurer son avenir.
En Loire-Atlantique, on fleurit ce jour-là les ruches avec une branche de saule ou de noisetier, pour les placer sous la protection céleste.
À l’abbaye Saint-Victor de Marseille, c’est le jour de la bénédiction par l’évêque des navettes, petits biscuits parfumés en forme de barques. Pendant la cérémonie, les fidèles allument des cierges de couleur verte.
Les cérémonies dites des « relevailles » ont trouvé, en cette fête, de nombreux rites.
Vieux proverbes, parmi la vingtaine de ce jour
« Quand le soleil à la Chandeleur fait lanterne, quarante jours après il hiverne. »
« Le jour de la Chandeleur, l’ours rit ou pleure, selon qu’il peut sortir de sa retraite ou qu’il devra, pour quarante jours, y retourner. »
Pensée spirituelle
« Que nul d’entre nous ne demeure à l’écart de cette lumière, comme un étranger. Que nul ne s’obstine à rester plongé dans la nuit » (saint Sophrone de Jérusalem, VIIe siècle).
Courte prière
« Toi qui es lumière pour le monde, suscite la foi au cœur de tout homme. »