Pas de pensions sans poupons ! - France Catholique
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Persécutions : le martyre des chrétiens
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Pas de pensions sans poupons !

La cigale française, après avoir longtemps chanté le dynamisme de ses maternités – porté par le phénomène migratoire – doit rapidement se transformer en fourmi au regard de l’hiver démographique qui s’annonce. C’est même une urgence absolue.
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© Marjon Besteman / Pixabay

Le bilan démographique annuel de l’INSEE est sans appel. Pour la deuxième année consécutive, moins de 700 000 bébés ont vu le jour en 2024. Si la population totale continue de croître très légèrement pour atteindre 68,6 millions d’habitants, la perspective d’une diminution de la population française devient tangible après 13 années de baisse continue de la natalité – à l’exception de 2021 où une légère reprise fut constatée après la pandémie de Covid-19. « À court terme, les démographes prévoient que le solde naturel va devenir négatif, comme c’est le cas chez nombre de nos voisins européens, posant la question des choix politiques relatifs aux politiques migratoires », analyse Le Monde (14/01). Qui rappelle aussi qu’Emmanuel Macron avait appelé à un « réarmement démographique » l’an dernier. Mais « la dissolution de l’Assemblée nationale a laissé en jachère ce chantier présidentiel » (18/01). Ainsi que la constitutionnalisation de l’avortement…

Un rapport de l’INED publié en décembre expose plus crûment la situation : « Depuis 2018, le solde migratoire dépasse le solde naturel et s’est installé comme le principal moteur démographique de la France. » Deux chiffres ? Le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès, est de 17 000 en 2024. Le solde migratoire – la différence entre le nombre d’entrées sur le territoire français et de sorties – est de… 152 000 personnes.

Au-delà des conséquences morales de ce phénomène d’attrition, renforcé par un taux croissant de recours à l’avortement (243 000 en 2023), il importe de prendre en considération son impact économique à l’heure où le gouvernement s’apprête encore à « réformer la réforme » de la retraite par répartition, comme le disait Vincent Trémolet de Villers sur Europe 1 (17/01). Bien sûr, il est toujours envisageable d’augmenter l’âge du départ à la retraite, surtout quand on vit mieux et plus longtemps. Bien sûr, on peut aussi augmenter les cotisations et plomber encore plus le coût du travail. Mais tant que l’on n’admettra pas cette réalité qui relève de l’évidence – que l’effondrement du nombre de cotisants entraîne mécaniquement l’explosion du coût des cotisations pour les retraites – on risque de ne jamais résoudre la question. « Il n’y aura pas de retraites si la natalité poursuit sa chute », a simplement résumé Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la Famille sur CNews (16/01).

Alors, bien sûr, on peut songer à faire venir encore plus d’immigrés pour compenser cette chute annoncée : Patrick Martin, président du Medef, avait ainsi estimé en décembre 2023 que la France allait devoir faire venir 3,9 millions de travailleurs étrangers d’ici 2050, sans manifestement se poser la question de la survie de l’identité nationale.

La seule solution pour éviter le collapsus économique passe par la relance d’une politique nataliste ambitieuse, ce qui suppose de dépasser les oukases qu’attire immanquablement une proposition devenue scandaleuse : il faut redonner aux foyers en général et aux femmes en particulier, l’envie et les moyens de faire des bébés.

Et si l’on s’aimait ?

Discours suspect aux yeux d’une « certaine gauche », pointée par Eugénie Bastié dans Le Figaro (16/01), qui pratique de manière pavlovienne la « reductio ad Pétainum » dès qu’elle entend ce type de propos. Quelle perspective alors ? « Pour retrouver le chemin de la fécondité, il nous faudra donc retrouver le chemin du lien, de l’amour et de la confiance entre les sexes. Un “chantier” plus ambitieux que celui que veut ouvrir François Bayrou sur la réforme des retraites », observe encore Eugénie Bastié. Plus ambitieux certes, mais plus enthousiasmant aussi !