Notre-Dame de Paris : restaurer la foi - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Notre-Dame de Paris : restaurer la foi

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© David Bordes / Rebâtir Notre-dame

Une avant-première… mais sans la foi ! Ce vendredi 29 novembre, en présence de l’archevêque de Paris et de 1300 artisans et compagnons – sur les 2000 environ – qui ont œuvré d’arrache-pied pendant cinq ans pour réussir ce pari de la restauration, le chef de l’État s’est montré volontiers lyrique, appelant à un « choc d’espérance » dans une actualité qui n’y porte guère… Un beau moment de communion donc, mais au-delà : qu’est-ce qui caractérise la véritable espérance ? De cela il ne fut pas dit un mot.

Portail du Jugement dernier

Pourtant, les occasions ne manquaient guère dans cette enceinte sacrée, qui resplendissait comme jamais auparavant d’une blancheur… immaculée ! Entrés par le portail du Jugement dernier – de quoi faire réfléchir à la portée de leurs actes –, ces hauts responsables et visiteurs de fin de chantier ont fait station devant la Vierge du Pilier, « miraculée » selon le mot de l’architecte des Monuments historiques, car elle se trouvait sous la voûte effondrée.

Ils ont pu également admirer la splendeur retrouvée du sanctuaire du chœur, sous la croix dorée, avec la Pietà et le Vœu de Louis XIII, qui a immortalisé pour les siècles la consécration de la France à la Vierge Marie, Mère de l’Espérance.

Bien sûr, il manquait au centre de l’église l’essentiel, c’est-à-dire le Très Saint-Sacrement de l’autel, Jésus réellement présent dans l’hostie, et preuve d’amour la plus éclatante jamais donnée au monde.

Ce sera chose faite le 8 décembre, lors de la nouvelle consécration au culte qui redonnera à Notre-Dame sa vocation première. La veille, l’archevêque de Paris aura frappé aux portes de la cathédrale, à trois reprises, pour symboliser que le Christ a créé le monde, qu’Il l’a racheté et qu’Il reviendra dans sa gloire à la fin des temps. Toute l’histoire des hommes s’éclaire à cette seule lumière…

La fin du progressisme ?

À la veille de la réouverture au culte de la cathédrale de France, que retenir ? La restauration architecturale, à l’instar de la flèche, aura respecté l’esprit des lieux, dans une grande continuité, et c’est heureux. C’est la « chaîne des siècles » qui a été renouée, comme l’a dit le président.

Espérons donc que la splendeur retrouvée de Notre-Dame aidera les Français à ne plus déprécier leur héritage et la tradition des siècles passés, qui constitue un enracinement précieux pour affronter les temps à venir. « Quand Dieu efface, c’est pour écrire », affirmait Bossuet. L’incendie aura peut-être eu cette première vertu, paradoxalement : être l’étincelle qui nous sortira du progressisme refusant toute mémoire du passé autre que honteuse… C’est quand tout est menacé de disparaître que l’on prend conscience de sa valeur.

Mais le chantier le plus important est encore à venir. S’adressant à l’archevêque de Paris, le président a eu ces mots : « Monseigneur, nous allons vous rendre la cathédrale », comme pour lui transmettre le flambeau. Là encore, on ne peut que souhaiter que les années à venir puissent redonner le goût de passer de ce patrimoine visible à un trésor invisible : la foi et l’élan des bâtisseurs des premiers siècles de la cathédrale, persuadés de ce que disait le cardinal Newman : « Ce que nous voyons n’est que l’écorce extérieure d’un royaume éternel. »