Notre-Dame, 5 ans après : rebâtir la foi - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Notre-Dame, 5 ans après : rebâtir la foi

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C’est un signe d’espoir et de joie : en 2024 en France, le nombre d’adultes baptisés dans la nuit de Pâques a fortement augmenté, pour atteindre les 7135.

Pour le moment, ce ne sont que de minces ruisseaux, mais à la dynamique forte : +30 % depuis un an, dont un tiers de jeunes. Deviendront-ils, par la grâce divine, ces torrents d’eau profonde qui sortent du Temple dans la prophétie d’Ézéchiel, assainissant la mer Morte et donnant la vie à une nature foisonnante ?

L’avenir le dira, mais il est intéressant de noter que ce prophète de l’Ancien Testament a été marqué par la destruction du Temple de Jérusalem et par l’exil à Babylone. C’est seulement après cette période de désolation et d’infidélité du peuple élu que la vision grandiose d’Ézéchiel exalte la renaissance future du Temple.

En sera-t-il de même pour le « temple » de la France qu’est la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la réouverture le 8 décembre prochain suscite déjà depuis cinq ans la mobilisation d’une jeunesse catholique fervente ? Certes, il ne s’agit là aussi que d’une minorité, « créative » aurait dit Benoît XVI, mais qui constituera les forces vives et missionnaires de demain. Pour espérer rebâtir, Dieu aidant, une civilisation plus conforme à l’Évangile.

Il y faudra certainement plus que les cinq ans de la reconstruction de Notre-Dame, probablement plusieurs décennies. Mais cela ne doit pas nous effrayer : après tout, les premiers bâtisseurs de la cathédrale n’espéraient pas non plus, en humbles serviteurs, voir le fruit de leur action, car ils n’avaient pas les moyens et la technologie modernes !

Ce dont il faut s’assurer dès à présent, en revanche, c’est de l’édification du cœur, de l’intelligence et de la volonté de ces jeunes, afin qu’ils deviennent, à leur tour, des « cathédrales de sainteté », comme le souhaite le dominicain Jean-Thomas de Beauregard dans son livre La spiritualité de la bûche. L’art de mettre le feu sur la terre (Cerf).

Un programme tout tracé

L’avantage est que le programme est déjà tout tracé ! Il suffira, en effet, de prendre l’exact contrepied des destructeurs de notre civilisation, à l’œuvre depuis des décennies. Ils ont suscité des études universitaires et des doctorats qui introduisent le flou sur la différence des sexes ? Mettons à l’honneur une conception de la personne et de la famille qui corresponde à la nature créée par Dieu. Ils veulent faire la guerre à l’excellence et abaisser le niveau scolaire, faute de réparer l’ascenseur social ? Formons des élites qui auront le souci d’élever les enfants du peuple jusqu’au meilleur d’eux-mêmes ! Ils cultivent le ressentiment et la victimisation des minorités, le brassage multiculturel sans discernement ? Transmettons la fierté et l’admiration de notre culture et de notre foi, qui permettront de s’assimiler les populations étrangères – dans des limites raisonnables – pour ramener la paix civile ! Ils cultivent le relativisme religieux et des valeurs, refusent de se reconnaître débiteurs d’une histoire ? Sachons affirmer sereinement qu’il existe une vérité en matière de foi, la liberté restant sauve, et reconnaître que cette foi catholique a produit dans notre pays un nombre incalculable de bienfaits. Et pour cela, commençons par réhabiliter le travail, le courage et l’urgence de se former, car comme le disait Jeanne d’Arc, « les hommes batailleront, et Dieu donnera la victoire ».