Portés par la beauté de la liturgie, enchantés par la poésie des paysages provençaux, enhardis par les chants des aïeux, les 2 000 pèlerins ont parcouru une quarantaine de kilomètres dans un défilé de bannières aux couleurs de la Provence. Toute la journée, les marcheurs ont égrainé leurs chapelets, chanté des cantiques provençaux et écouté les « topos » des chefs de chapitre et des prêtres du pèlerinage. Arrivés au camp remplis de l’Esprit Saint, ils ont fini la journée en beauté avec une veillée provençale : « Le soir au bivouac, les danses traditionnelles réunissent petits et grands dans des moments de convivialité. Tout le monde a sa place et entre dans la farandole ! », s’enthousiasme Jeanne, une jeune marcheuse.
Ré-enracinement
Puis les chapitres se sont relayés toute la nuit pour veiller auprès du Saint-Sacrement. « Dimanche matin, réveil, petit-déjeuner et départ de la colonne. Les chapitres famille, et les ânes qui portent leurs effets, ouvrent la marche. Une pluie fine bat les visages fatigués mais heureux », raconte Jeanne. À l’arrivée, a eu lieu un grand défilé provençal dans la ville de Saint-Maximin, suivi d’une procession jusqu’à la basilique. La messe de clôture a été célébrée selon le site de saint Pie V par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon. Après Feiz e Breizh en Bretagne, cette nouvelle déclinaison régionale du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté se donne pour objectif de ré-enraciner la foi.
Le président du pèlerinage, Jean Rivière, évoque ainsi avoir été marqué par la dimension missionnaire : « Imaginez cette colonne immense de pèlerins pleins de vie et souriant de bon cœur dans l’effort : cela est signe d’espérance et donne la foi. J’en veux pour preuve le témoignage de l’un de nos prestataires “son et lumière” sur le bivouac, déclarant à propos de ses camarades, très touchés par l’assurance de cette jeunesse et troublés par les prédications entendues lors de la veillée : “Vous êtes en train de les convertir.” S’il savait combien, nous aussi, nous sommes renouvelés dans notre foi lorsque nous entendons cela ! C’est sûrement l’un de mes meilleurs souvenirs car la conversion des cœurs est l’essence des pèlerinages ! Les traditions locales, ça aide à toucher les cœurs ! Vive le baleti provençal ! “Prouvençau e catouli, nosto fe n’a pas fali !” » : Provençaux et catholiques, notre foi n’a pas failli !