Méditations sur la Règle de saint Benoît - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Méditations sur la Règle de saint Benoît

Bossuet disait que la Règle de saint Benoît était « un précis du christianisme ». Elle n’a rien perdu de son actualité. Père abbé de l’abbaye bénédictine Sainte-Marie de la Garde (47), Dom Marc Guillot la commente pour France Catholique.
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La communauté des moines de l’abbaye Sainte-Marie de La Garde chante l’office divin à la chapelle.

La communauté des moines de l’abbaye chante l’office divin à la chapelle. © Abbaye Sainte-Marie de La Garde

Un usage multiséculaire fait un devoir à l’abbé de commenter quotidiennement la Règle de saint Benoît à ses frères. Aujourd’hui encore, cette tradition se perpétue dans certains monastères. Toutefois, par leur haute qualité spirituelle et pratique, par un imparable réalisme et une indéniable actualité, les 73 petits chapitres qui composent cet ouvrage ont quelque chose à offrir à tout chrétien, et même à toute société simplement humaine. Sans vouloir être exhaustif, tentons de voir comment saint Benoît associe constamment dans sa Règle ces deux réalités que sont l’éducation d’une part, et la miséricorde d’autre part.

Éduquer à chercher Dieu, une œuvre de miséricorde

« Père, la vie éternelle, c’est qu’ils vous connaissent », affirme Jésus (Jean 17, 3). Puisque cette connaissance sera l’acte même de la vie céleste lorsque nous verrons Dieu face à face, la vie chrétienne réclame ici-bas un désir toujours plus marqué de le connaître. Or pour cela, les recettes empiriques ne suffisent pas. C’est à cette fin que la Règle demande au moine de consacrer un temps conséquent à la lecture de la Parole divine, de donner la première place à l’office liturgique célébré une fois la nuit et sept fois le jour. Ainsi, la journée monastique s’organise de telle sorte que les frères puissent attiser leur désir de chercher vraiment le Seigneur et de croître sans cesse, par la connaissance et l’amour, dans son amitié. Et en offrant cela à ses fils, saint Benoît leur accorde la suprême miséricorde.

L’éducation miséricordieuse convie toujours à l’humilité

Pour percevoir le tout de Dieu, le moine mortifie peu à peu l’attrait qu’il a pour lui-même. Il est éduqué non à céder aux caprices, mais au silence progressif de ses passions désordonnées. Par des avis très pratiques, la Règle fait œuvre d’éducation et tout uniment de miséricorde, en enseignant avant toute autre vertu, l’humilité. Mais ne nous y trompons pas ! Être humble, à l’école de saint Benoît, ce n’est pas se rapetisser, se transformer en marionnette et perdre sa vraie liberté. Non, c’est rester fondamentalement uni à Dieu. Être ce que Dieu nous donne d’être, connaître ce que sa lumière nous montre, aller au bien par l’amour dont il nous anime…

Par miséricorde, éduquer à maîtriser sa langue

La sainte Règle garde le moine loin du bruit du monde. Plus positivement, le silence permet à l’homme d’écouter la voix de Dieu qui parle doucement à son cœur par son Verbe, sa Parole, qui est aussi son Fils et sa Splendeur. Cette voix, nous la percevons à mesure que nous renonçons à notre inutile brouhaha intérieur. Par ailleurs, le silence permet de connaître le sens de notre vie… et de notre éternité à venir ! Dans un agenda chrétien, il faut se réserver des moments de vrai silence pour purifier son âme et l’accorder avec Dieu.

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