« L’Europe a perdu son âme » - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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« L’Europe a perdu son âme »

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Le siège de la Commission européenne, à Bruxelles.

Le siège de la Commission européenne, à Bruxelles.

© EmDee / CC by-sa

Quel regard portez-vous sur les élections ? L’Europe joue-t-elle la survie de son âme ?

Xavier Lemoine : Selon moi, l’Europe a déjà perdu son âme. Les pères de l’Europe, dont Robert Schuman, Jean Monnet, Alcide de Gasperi et Konrad Adenauer, étaient des hommes de culture chrétienne, mais le ver était dans le fruit, avec les portes ouvertes au libéralisme et les États-Unis comme cheval de Troie. Le non-respect du résultat du référendum de 2005 en France me semble être un point de bascule. Nous avons perdu toute souveraineté. Comment vivre avec les conséquences de choix qui n’ont pas été respectés ? Je n’attends rien de l’Union européenne devenue une machine à broyer les États-nations. Certes, parmi les élus se trouvent des hommes et des femmes de bonne volonté, comme François-Xavier Bellamy, mais que peuvent-ils faire à part rassurer un électorat ? Sont-ils sûrs de pouvoir véritablement peser pour changer les institutions ?

À droite trois candidats, Marion Maréchal, Jordan Bardella et François-Xavier Bellamy, portent un projet civilisationnel. Souhaitez-vous une union des droites ?

J’encourage les lecteurs de France Catholique à lire l’opuscule de la philosophe Simone Weil : Note sur la suppression générale des partis politiques. Écrit en 1940, il est toujours aussi éclairant car elle revient sur le sens premier d’un parti : ce n’est jamais qu’une partie d’un tout. Leur logique oblige sans cesse à se prononcer pour ou contre l’opinion d’un autre, même si cette opinion est juste…

Plus qu’à l’union de partis, je crois au rassemblement de femmes et d’hommes compétents et libres dans leurs engagements. À Montfermeil, je peux avoir des différends avec des gens de gauche à la tête de certaines associations mais j’arrive à trouver des terrains d’entente car je leur reconnais leur altruisme à s’investir dans les quartiers. Pourquoi penser que seule une union des droites serait pertinente pour le salut de la France ? Le poison du relativisme, de l’absence de vérité, et la transgression des limites avec la constitutionnalisation de l’avortement ou le projet de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté méritent des consciences éclairées chez des personnes de bonne volonté, qui peuvent être de droite comme de gauche. Quand le général de Gaulle disait : « La seule querelle qui vaille est celle de l’homme. C’est l’homme qu’il s’agit de sauver, de faire vivre et de développer », il avait tout résumé