Les vertus de l’uniforme - France Catholique
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Aumôniers militaires : servir les âmes et les armes
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Les vertus de l’uniforme

Service, sacrifice, abnégation, don de soi, fraternité : autant de vertus que doit cultiver le soldat pour accomplir sa mission.
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La vertu du service

Serviteur d’une cause plus grande que lui-même, le porteur de l’uniforme – reçu à l’issue d’une formation physique, morale et psychologique et remis par des instances politiques responsables de la Patrie – se doit de cultiver la vertu du service qui ne connaît ni d’heure, ni de temps, ni de fatigue et encore moins de refus.

Cependant, n’étant pas un super-héros de bande dessinée, il doit parfois prendre sur lui-même pour vivre ce temps du service, au profit des personnes qui ne seront pas toujours reconnaissantes de son dévouement et qui, parfois même, se montreront exigeantes ou violentes. La vertu de service se conjugue donc avec un certain détachement de soi et un attachement assuré auprès d’un groupe soudé et d’un chef vertueux, l’un et l’autre étant un soutien indispensable au bon déroulement de la mission.

La vertu du sacrifice

Le mot « sacrifice » a ceci de particulier qu’il se trouve aussi bien dans la sphère chrétienne que dans le domaine de l’uniforme. Le soldat chrétien, en lien avec la Passion du Christ et les témoins martyrisés pour leur foi, en connaît bien la définition. L’étymologie de ce mot renvoie au fait de faire du sacré. Il ne fait donc aucun doute que le service réalisé avec abnégation peut déboucher sur quelque chose de tellement grand qu’il en devient sacré, tant il est vertueux et extraordinaire.

Il ne s’agit pas forcément de perdre sa vie en sauvant celle des autres, mais d’exercer une vertu de détachement de soi liée aux quatre vertus cardinales que sont la prudence, la tempérance, la force d’âme – courage – et la justice. Il s’agit aussi et peut-être surtout, du respect envers la Patrie : cette notion ne doit pas être rabaissée. Appartenir à une Patrie donnée doit être une fierté partagée, que l’on soit chrétien ou non. Saint Thomas d’Aquin, se posant la question de savoir si le patriotisme était une vertu, avait ces mots : « L’homme est constitué débiteur à des titres différents vis-à-vis d’autres personnes, selon les différents degrés de perfection qu’elles possèdent et les bienfaits différents qu’il en a reçus. À ce double point de vue, Dieu occupe la première place… mais ce titre convient aussi, secondairement… à sa Patrie… De même qu’il appartient à la religion de rendre un culte à Dieu, de même, à un degré inférieur, il appartient à la piété de rendre un culte… à la Patrie. » C’est donc en vertu du respect dû à la Patrie que se joue le sacrifice.

La vertu du don de soi

Les sapeurs-pompiers ont pour devise : « Sauver ou périr. » Certains ont vécu cela jusqu’au don suprême de leur vie pour en sauver une autre. On ne peut pas être plus clair sur le sens à donner à la vocation de ce corps d’élite. Même si les mots sont différents, cette idée existe chez les autres porteurs d’uniforme. Le soldat chrétien sait que la mort, même si elle est redoutée, est le passage vers la vie lumineuse de Dieu. Cependant, le soldat chrétien n’est pas plus fort qu’un autre soldat face à cette perspective de la mort, il doit conforter sa foi en l’espérance du Royaume de Dieu grâce au témoignage donné par les saints de l’Église qui furent soldats.

Ainsi, que l’on soit soldat chrétien ou non, cette vertu s’apprend, se cultive et se nourrit dans un esprit de communion qui doit être entretenu depuis le donneur d’ordre jusqu’à l’exécutant. Si, par malheur, la vie d’un serviteur est offerte durant ce service, celle-ci doit être honorée à sa juste valeur et lue comme un témoignage fraternel de fécondité posthume qu’il convient de mettre en évidence. À ce moment-là aussi, le soldat chrétien a un témoignage de foi à apporter à ses camarades, un témoignage fort qui panse les cœurs et les âmes, même si lui-même est atteint par la tristesse.