«Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires à leur état. Je mettrai la paix dans leur famille. Je les consolerai dans toutes leurs peines. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort. Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde. Les âmes tièdes deviendront ferventes. Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection. Je bénirai moi-même les maisons où l’image de mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, où il ne sera jamais effacé. »
Ces promesses du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie sont, pour la plupart, « contenues non pas dans les grandes révélations de 1673-1675 mais dans les lettres postérieures à 1685 », précise le Père Bertrand de Margerie (1923-2003) dans son Histoire doctrinale du culte au Cœur de Jésus (Mame, 1992). Selon ce théologien, « certaines présentations en ont faussé le caractère en taisant les exigences spirituelles qui les accompagnaient » : honorer le Sacré-Cœur, en particulier à travers les images qui le représentent, communier les premiers vendredis du mois et pratiquer la prière de l’Heure sainte, le jeudi soir, en communion avec son agonie.
« La grande promesse »
Les promesses du Sacré-Cœur, poursuit-il, « trouvent leur achèvement […] en même temps que leur fin dans la “grande promesse” exposée par Marguerite-Marie en 1688 ou 1689 dans une lettre à la Mère de Saumaise », sa supérieure : « Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis du mois, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir leurs Sacrements, et que mon divin Cœur se rendra leur asile assuré à cette dernière heure. »
Cette promesse est à l’origine de la dévotion des neuf premiers vendredis du mois. « Elle est essentiellement une promesse de grâce de persévérance finale accordée à la pratique eucharistique, neuf premiers vendredis du mois de suite. Ce qui est promis, c’est la grâce de mourir en état de grâce, donc la grâce du salut éternel », précise le prêtre. Comme une petite Fête-Dieu mensuelle, cette pratique implique donc de communier les premiers vendredis de chaque mois, neuf mois de suite sans interruption, en ayant l’intention d’honorer le Sacré-Cœur et en offrant sa communion en réparation des offenses contre le Saint-Sacrement. À redécouvrir.