Le Saint Graal, une quête mystique - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Le Saint Graal, une quête mystique

Inventée au XIIe siècle, la mythique quête du Saint Graal s’ancre dans la littérature chevaleresque médiévale, rejoignant et encourageant la dévotion au Sang du Christ.
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Les chevaliers du roi Arthur, réunis à la Table ronde pour célébrer la Pentecôte, ont une vision du Saint Graal. Le Graal apparaît comme un ciboire voilé, en or et orné de joyaux, tenu par deux anges, Tréhorenteuc, France.

© Fred de Noyelle /Godong

C’est le trouvère Chrétien de Troyes qui popularise la légende du Graal, dans la seconde moitié du XIIe siècle. Ses récits chevaleresques prennent place à la cour du roi Arthur, autour de la Table ronde. Inspirée d’antiques légendes, bretonnes et celtes, la célèbre quête prend forme dans son roman, Perceval ou le Conte du Graal.

En visite à la cour du « Roi pêcheur », le chevalier gallois Perceval voit passer, portées en procession, une lance, d’où coule une goutte de sang, et une coupe, tenue par une jeune fille : « Quand elle fut entrée avec le Graal qu’elle tenait, il s’en dégagea une si grande clarté que les chandelles en perdirent leur éclat, comme les étoiles et la lune au lever du soleil. […] Le Graal […] était de l’or le plus pur et serti de toutes sortes de pierres précieuses, les plus riches et les plus rares qui soient sur terre ou dans les mers. » Perceval comprend plus tard qu’il s’agit d’une « très sainte chose », qui permet miraculeusement au gardien de ce trésor, le Roi pêcheur, de demeurer en vie, grâce aux hosties qu’il contient. Mais le roman de Chrétien de Troyes reste inachevé…

Le calice de la dernière Cène

Plusieurs auteurs vont poursuivre la quête du Graal. C’est Robert de Boron, à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle, qui lui donne sa dimension spirituelle, dans son Histoire du Graal en trois volumes – « Joseph d’Arimathie », « Merlin » et « Perceval » – inspirée par des écrits apocryphes, l’Évangile de Nicodème, et des légendes médiévales, La Prise de Jérusalem ou La Vengeance du Sauveur. Il existe de cette Histoire deux versions, l’une en vers – 3 500 octosyllabes – l’autre en prose. Boron est un clerc, ou un chevalier. Il fait du Graal le calice ayant servi au Christ lors de la dernière Cène et, quelques heures plus tard, à Joseph d’Arimathie pour recueillir le Sang s’écoulant des plaies du Messie, au cours de la mise au tombeau. Le Saint Graal est né. Jeté en prison après la mort du Christ, Joseph d’Arimathie survit en contemplant la précieuse relique, puis la transmet à ses descendants, qui la font passer de Palestine en France.

Ainsi, le récit épique de la légende arthurienne se transforme. Sur fond de merveilleux, de magie et d’idéal chevaleresque, il devient une quête mystique, évoquant la Passion du Christ, le culte du Précieux Sang et la transsubstantiation – changement du pain et du vin en corps et sang du Christ, à la messe : un dogme qui fut défini en 1215, lors du IVe concile du Latran.

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