Le Sacré-Cœur en France, entre foi et politique - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Le Sacré-Cœur en France, entre foi et politique

Aussi simple soit-elle, la demande de consécration du royaume de France au Sacré-Cœur ne s’est jamais produite, prisonnière des bouleversements de l’Histoire et d’un manque de courage politique.
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Louis XIV n’a pas accédé aux demandes faites à Marguerite-Marie, bien qu’il en ait probablement eu connaissance.

En 1690, Marguerite-Marie confie, évoquant la dévotion au Sacré-Cœur et l’accomplissement des demandes qui lui a faites le Christ un an plus tôt, à destination du roi de France : « Satan y mettra de grands obstacles mais Dieu est au-dessus de tout. » Elle est lucide ; certains ne veulent pas entendre parler de ce culte, aussi vieux que le christianisme car il prend sa source dans l’Évangile de Jean (lire pages 16-18). En 1320, Jésus a révélé à sainte Gertrude d’Helfta (lire page 31) que saint Jean n’en a rien dit car Dieu réserve cette dévotion « à une époque où le monde commencera à refroidir », époque à laquelle l’humanité, en cette fin du XVIIe, touche désormais.


L’hostilité des jansénistes


Le terreau semblait pourtant favorable au Sacré-Cœur : dans le contexte de la Réforme catholique était né un courant « cordicole », « adorateur du Cœur », initié par les jésuites, sûrs de son efficacité contre le protestantisme. D’autres avaient suivi : saint François de Sales et saint Jean Eudes avaient réclamé, par l’intermédiaire d’Anne d’Autriche, la mère du roi, l’instauration dans l’Église en France, en attendant son extension à l’universelle, d’une fête du « Cœur admirable ». Mais cette demande avait alors fait l’objet d’une campagne diffamatoire et perdit la confiance royale. C’est alors qu’étaient intervenues les manifestations de Paray-le-Monial, révélant en 1673-1675 ce « Cœur qui a tant aimé les hommes ». Cette mise en évidence de l’amour du Créateur pour sa créature qu’il veut sauver, de sa miséricorde divine, était apparue comme une condamnation des jansénistes et de leur conception d’un salut réservé au petit nombre, de leur éloignement de l’Eucharistie, par respect mal compris, et de leur mépris de la dévotion mariale. Par la suite, ils useront de leur influence, redoutable au XVIIIe siècle, pour empêcher la monarchie de répondre aux demandes du Ciel, qui souhaitait la consécration du royaume au Cœur de Jésus.


Le refus de Louis XIV


Louis XIV fut-il informé des demandes d’En-Haut ? Le Christ répond à cette question deux siècles plus tard. En 1931, sœur Lucie de Fatima reçoit une vision où Jésus se plaint de la lenteur de l’Église à consacrer la Russie au Cœur immaculé de Marie, conformément à la demande faite en 1917, et dit : « Fais savoir à mes ministres qu’étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France en retardant l’exécution de mes demandes, ils le suivront dans le malheur. » Les historiens pensent que le roi eut connaissance des messages de Marguerite-Marie, communiqués à sa supérieure, et, par elle, au Père de La Chaise, confesseur royal. Dans des courriers des 17 juin et 25 août 1689, on lit ces retranscriptions des messages adressés par le Christ : « Fais savoir au fils aîné de mon Sacré-Cœur [le roi de France] que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma Sainte-Enfance, de même, il obtiendra sa naissance de grâce et de gloire éternelle par la consécration qu’il fera de lui-même à mon Cœur adorable qui veut triompher du sien et par son entremise de celui des grands de la terre. Il veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé sur ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis en abattant à ses pieds ces têtes orgueilleuses et superbes pour les rendre triomphantes de tous les ennemis de l’Église. »

Retrouvez l’article complet dans notre numéro spécial consacré au Sacré-Cœur.