Le pape en Asie, ou l'Église universelle - France Catholique
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Le pape en Asie, ou l’Église universelle

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© Antoine Mekary / Godong

En entreprenant le plus long voyage de son pontificat, le pape François s’est montré en cohérence avec la volonté qu’il a toujours manifestée depuis qu’il est sur le siège de Pierre. Venu lui-même du continent latino-américain, il est plus à même de ressentir l’universalité de l’Église. Celle-ci était déjà sensible lors du concile Vatican II, avec la présence des évêques de ce qu’on appelait le tiers-monde, singulièrement l’Afrique. Mais elle n’a fait, depuis lors, que se développer. Les prédécesseurs de François, par leurs voyages sur tous les continents l’avaient déjà manifesté. Mais lui-même, notamment par ses nominations au collège cardinalice, a voulu rendre plus évidente une expansion qui déborde largement notre Europe.

Une Europe jadis missionnaire

L’Europe, d’où est parti cet extraordinaire mouvement missionnaire, répondait à l’appel du Christ de porter l’Évangile au monde entier. On en veut pour preuve l’exemple de la Papouasie, où le pape s’est rendu, rassemblant une foule de 35 000 fidèles pour une messe fervente dans la capitale Port Moresby. Comment oublier que l’évangélisation du pays est due à des religieux français, les missionnaires du Sacré-Cœur d’Issoudun ?

Mgr Jean-Louis Riocreux, qui connaît cette région, nous a précisé : « Les trois premiers évêques du vicariat apostolique de la Papouasie étaient Français, dont Mgr de Boismenu, extraordinaire pasteur dans ce pays avec un long épiscopat. La cause de béatification de ce missionnaire breton, ordonné évêque en 1900 dans la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, décédé en 1953 a été introduite à Rome. »

L’expansion de la foi chrétienne dans le monde ne cesse de se poursuivre, en contraste sans doute avec un certain hiver spirituel qui s’est abattu sur le continent d’où a jailli pourtant cet élan missionnaire. Ce contraste appelle bien des réflexions, notamment à propos de l’effacement d’un christianisme populaire très vivant sur les autres continents. François lui-même a paru moins se préoccuper de cette Europe en déshérence avec des visites moins nombreuses dans nos pays. Pourtant le bruit court de sa venue pour la réouverture solennelle de Notre-Dame de Paris, le 8 décembre prochain. Attendons que la nouvelle soit confirmée, mais elle constituerait un encouragement certain pour l’Église en France, bien éprouvée ces dernières années. L’image de cette renaissance étonnante après cinq années de labeur magnifique, pourrait illustrer une parabole de renouveau.

L’intense émotion provoquée par l’incendie de 2019 a démontré combien notre identité historique profonde était ressentie par une population qui prenait conscience de l’importance d’un enracinement plus que culturel. Un prêtre vietnamien, au moment du désastre, expliquait que l’église de son village natal avait sonné le glas à l’annonce de cet événement qui l’avait meurtri. Bel exemple de communion à l’échelle de l’Église, qui tend toujours à devenir plus universelle, sans oublier la gratitude à l’égard de ceux qui furent les premiers messagers de la Bonne Nouvelle.

À l’autre bout du monde, François est venu porter témoignage de la fécondité d’une foi qui se répand. Il n’y a pas de raison déterminante pour qu’elle ne revienne pas éclairer à nouveau la fille aînée de l’Église.