C’est une revue de presse, en forme parfois de bêtisier, que l’on pourrait reproduire chaque semaine si l’on avait la patience de tamiser toutes les sorties des élus et responsables de La France insoumise. Le mouvement islamo-gauchiste avait mis la barre très haut le 11 mars en publiant sur les réseaux sociaux une caricature de l’animateur Cyril Hanouna, que l’on aurait pu confondre avec la fameuse affiche de l’exposition « Le Juif et la France », organisée par l’occupant nazi à Paris à l’automne 1941. Après un tel coup d’éclat, et face au scandale, on aurait pu penser que Jean-Luc Mélenchon aurait intimé à ses adeptes de se faire discrets durant quelques jours, le temps de laisser la tempête s’éloigner. Mais non. En témoignent les perles souvent fétides glanées peu après.
Le lapsus de Sébastien Delogu
Le 20 mars, sur le ton de la blague, un certain Ugo Bernalicis, député insoumis du Nord, préconise à l’Assemblée nationale la mise en place d’une « solution finale » pour régler la question des trafics de drogue, comme l’a repéré Le Journal du Dimanche (25/03). Cinq jours plus tard, Sébastien Delogu, député des Bouches-du-Rhône – qui ignorait encore en septembre dernier qui était le maréchal Pétain – profère un formidable lapsus en répondant à Manuel Valls qui, réel oblige, soulignait que le terreau principal de l’antisémitisme était désormais le monde arabo-musulman. « Manuel Valls prétend que l’antisémitisme vient essentiellement et historiquement du monde musulman. Ce n’est pourtant pas le cas de mon grand-père, né à Oran, qui a déporté les juifs à Hautewitz [Auschwitz, NDLR] », s’est indigné le jeune élu… sans se rendre compte qu’il disait le contraire de ce qu’il voulait dire, ni de son erreur de prononciation. De quoi justifier le surnom d’« élève Delogu », dont l’a affublé Boulevard Voltaire (28/03), inspiré par le célèbre cancre Ducobu.
On ne manquera pas non plus de citer l’ineffable Ersilia Soudais, élue en Seine-et-Marne, qui, le 27 mars, s’inquiétait pour sa part en commission que des mesures examinées pour réformer les conditions d’accueil des gens du voyage ne conduisent in fine à « les exterminer comme en 39-46 ». Une dernière ? Elle a été repérée par Ouest France (27/03), qui s’est aperçu qu’Andy Kerbrat, député d’Ille-et-Vilaine, actuellement en retrait du Palais-Bourbon pour traiter sa toxicomanie, avait voté contre la loi sur le narcotrafic, par le biais de sa collègue Ségolène Amiot – Loire-Atlantique – qui détient sa procuration !
Effondrement du niveau
Faut-il rire de ces différentes énormités ? Oui, sans doute, mais seulement dans un premier temps. La consternation domine ensuite. Consternation de constater l’effondrement du niveau intellectuel de la gauche radicale au Parlement, jadis incarnée par le normalien Jean Jaurès, empruntant désormais les traits de l’ancien dealer Louis Boyard. Consternation aussi face à la terrible décrédibilisation qu’un tel spectacle ne peut qu’infliger à la politique, a fortiori quand le pays doit faire face à des défis majeurs, tant sécuritaires qu’économiques.
Mais l’amusement et la consternation ne sauraient être les deux seules réactions suscitées par les âneries des Insoumis. L’inquiétude s’impose aussi. À force d’être des caricatures d’eux-mêmes, les Insoumis, peut-on légitimement penser, ne tarderont pas à tomber dans les oubliettes électorales. De fait, les études d’opinion révèlent une nette chute de la popularité de Jean-Luc Mélenchon et de son mouvement. De fait aussi, certaines des figures les plus en vue du mouvement ont rompu avec lui, ou ont pris leurs distances, d’Alexis Corbière à Clémentine Autain en passant par François Ruffin. Il n’en demeure pas moins que le combat politique ne se mène pas seulement dans les urnes, mais aussi sur le terrain. Et c’est là, précisément, que le discours des Insoumis, aussi perclus d’absurdités, de violences et de mensonges soit-il, continue de fédérer, en flattant parallèlement les mouvances woke, décoloniales ou islamistes, réunies dans une union contre nature, qui peut-être demain voudront s’affranchir du jeu démocratique et parlementaire pour renverser la table, profitant de la première crise venue.
En contemplant le spectacle pathétique et récurrent des parlementaires insoumis, et au regard du contexte explosif, il est impossible de ne pas songer aux « idiots utiles » de Lénine. Utiles à qui ? On a bien quelques idées…