Yvonne-Aimée de Malestroit et le Cœur de Jésus - France Catholique
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Yvonne-Aimée de Malestroit et le Cœur de Jésus

Mère Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951), religieuse de la communauté des Augustines hospitalières de Malestroit (56) a reçu de nombreuses grâces mystiques. Elle a notamment bénéficié d’apparitions de Jésus Enfant lui montrant son Cœur.
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Jésus, Roi d'Amour, Mère Yvonne-Aimée, 1940.

Jésus, Roi d'Amour, Mère Yvonne-Aimée, 1940. © AMJ – Malestroit

En 1922, la jeune Yvonne Beauvais, très malade, arrive en convalescence à la clinique de Malestroit, dans le Morbihan. C’est le début des grandes grâces mystiques. Le 5 juillet, elle reçoit une première apparition du Christ lui demandant de l’aider à porter sa Croix. Puis, le 17 août, au cours d’une nouvelle apparition, le Christ l’invite à le prier et à le faire prier avec cette invocation : « Ô Jésus, Roi d’Amour, j’ai confiance en ta miséricordieuse bonté. » Elle dira plus tard à son confident, le Père Paul Labutte : « Cette invocation apporte beaucoup de paix, de réconfort, de lumière, pas seulement aux malades et aux mourants, – mais à tous. » La prière est écrite sur un signet représentant le Cœur de Jésus, et récitée pendant de longues années par Yvonne, la communauté et les malades de la clinique.
Après plusieurs oppositions dues à ses dons mystiques jugés « encombrants », la jeune fille entre au monastère en 1927, sous le nom de Sœur Yvonne-Aimée de Jésus. Elle en sera élue supérieure en 1935.

« Par son Divin Cœur… »

Après avoir reçu plusieurs apparitions de l’Enfant Jésus, elle illustrera elle-même la prière du Roi d’Amour, en 1940. Très artiste, elle réalise un dessin de l’Enfant portant une couronne ornée de fleurs de lys, montrant son Cœur rayonnant de la main droite et tenant de la main gauche un rameau d’olivier, emblème des Augustines de la Miséricorde. C’est l’image du Petit Roi d’Amour : « Nous avons représenté Jésus, Enfant et Roi, pour attirer plus facilement les âmes et leur donner confiance et espoir », expliquera-t-elle.

Ce dessin révèle l’amour de Mère Yvonne-Aimée de Jésus pour le Sacré-Cœur, comme elle le confie : « Nous avons voulu aussi rappeler que c’est par son Divin Cœur, plein de miséricorde et d’amour pour l’humanité, que nous obtiendrons la paix du monde. »

Le nom même donné à Jésus dans cette dévotion est révélateur, comme l’explique Sandra La Rocca dans Le Petit Roi d’Amour, entre dévotion privée et politique : « Si le cœur de l’aquarelle est celui du Sacré-Cœur, le nom même de l’Enfant Jésus est tout aussi déterminant. Il oscille entre Jésus Roi d’Amour et Petit Roi d’Amour. Or, dans la première moitié du XXe siècle, l’expression “Roi d’Amour” désigne normalement le Christ du Sacré-Cœur. Ainsi, quand Yvonne-Aimée lance la formule : “Jésus Roi d’Amour, j’ai confiance en ta miséricordieuse bonté”, elle cristallise en une seule phrase tous les termes familiers de la dévotion au Sacré-Cœur. Le vocabulaire choisi et utilisé par Yvonne-Aimée, tant pour l’appellation de son Enfant Jésus que pour l’invocation qui l’accompagne, est donc précisément celui de la célèbre dévotion au Sacré-Cœur. La Mère augustine est imprégnée par son époque » (Archives de sciences sociales des religions, n° 113, 2001).

Cette invocation fut aussitôt adoptée par la communauté, puis indulgenciée par le pape Pie XI. Elle a été étendue à l’Église universelle par Jean XXIII, en 1958.