Pâques : la foi dans la résurrection n'est pas un mythe - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Pâques : la foi dans la résurrection n’est pas un mythe

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Noli me tangere, Giotto

Noli me tangere, Giotto

Tous les chrétiens sont appelés, grâce à la liturgie de la Semaine sainte, à revivre en une extrême concentration le mystère chrétien. La dernière Cène du Jeudi saint avec la fondation de l’Eucharistie, la crucifixion du Vendredi saint, la descente aux enfers du Samedi saint et la sortie du tombeau du Ressuscité : c’est l’humanité qui se trouve ainsi interpellée dans les phases contrastées de son histoire.

Car providentiellement, c’est ainsi toute l’histoire qui se trouve tirée de l’abîme du nihilisme. Non, l’homme n’est pas une passion inutile, comme le voulait Sartre, pas plus que l’histoire, selon un personnage de Shakespeare, serait « pleine de bruit et de fureur et ne signifierait rien » ! Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, il a subi le supplice effrayant de la croix pour nous sauver du mal, et il est apparu dans l’éclat d’une gloire indicible, nous invitant à prendre le même chemin de résurrection.

Saint Paul l’affirme avec une force singulière : « Le Dieu qui a dit “que des ténèbres resplendisse la lumière” est celui qui resplendit dans nos cœurs pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ » (2, Co. 4,6).

Ce n’est pas un mythe

La foi dans le Christ mort et ressuscité ne se rapporte pas à un mythe religieux, si évocateur soit-il. Elle s’enracine dans le témoignage de ceux qui ont vu et dont l’existence a été bouleversée. Parmi eux, le cas de saint Paul est particulier, parce que sa rencontre sur le chemin de Damas intervient après l’événement de Pâques, du fait d’une attention dont il est le seul bénéficiaire. Contrairement aux spéculations de Nietzsche, la conversion du dernier des apôtres n’est pas issue d’un débat intérieur qui l’aurait amené à renier son attachement à la loi de ses pères. Elle est venue de la rencontre bouleversante du persécuteur des chrétiens avec celui qui répond à sa question : « Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. » Cette gloire de Dieu sur la face du Christ s’est manifestée à lui d’une façon irrécusable. Et Paul ne cessera de le redire, comme aux Galates : « Sachez mes frères, l’Évangile que j’ai annoncé n’est pas à la mesure humaine : ce n’est pas d’un homme que je l’ai reçu ou appris, mais par une révélation de Jésus Christ. »

Une espérance

L’apôtre des nations sait qu’il n’est pas le premier à avoir reçu cette révélation. Comment oublier que le premier témoin de la Résurrection est une femme ! Marie-Madeleine, ce personnage prodigieux dans l’Évangile, dont Jésus a dit que la postérité garderait toujours la mémoire (Mc 14, 9). Et le chant liturgique si beau du Victimæ paschali laudes le fait retentir dans les cœurs : « Dis-moi Marie ce que tu as vu en chemin… J’ai vu le tombeau du Dieu vivant et la gloire du Ressuscité. (1)1 »

Avant Paul, Marie-Madeleine est donc à l’avant-garde des témoins de ceux qui ont transmis une espérance qui ne cesse de transformer la face du monde. Car la mort est vaincue. Christ est ressuscité !

  1. (1) On peut se reporter à l’article « Marie-Madeleine » du Dictionnaire Jésus publié dans la collection « Bouquins » du Frère Renaud Silly, de l’École biblique de Jérusalem. ↩︎