La foi vibrante des nouveaux baptisés - France Catholique
Edit Template
Noël : Dieu fait homme
Edit Template

La foi vibrante des nouveaux baptisés

À Pâques, sur l’ensemble de la France, le nombre des futurs baptisés est en augmentation de 31 % en un an. Âge moyen : 25 ans. Axelle et Jean font partie des 55 catéchumènes de l’église Saint-Roch, à Paris. Témoignages.
Copier le lien

© Basilique d'Argenteuil

Axelle, 26 ans
« Ma naissance à Dieu »

« Une partie de moi demandait à être complétée. » C’est ainsi qu’Axelle, qui vit en région parisienne, explique son besoin de chercher Dieu dès l’âge de 14 ans. Scolarisée dans un établissement privé catholique, elle se souvient d’avoir aimé les cours de catéchisme à l’école primaire mais la messe, pour ses parents athées, n’était qu’une vague formalité.

Or, au collège, sans culture religieuse, les grandes œuvres de la littérature lui apparaissent parfois indéchiffrables. Consciente de ses lacunes, Axelle court acheter une Bible et, soudain, la création du monde à travers le récit de la Genèse lui semble une évidence. « Cette lecture m’a fait tomber à terre, comme saint Paul chute de son cheval lors de la vision du Christ sur le chemin de Damas », confie-t-elle.

Cependant, la jeune fille studieuse met en sourdine sa recherche spirituelle jusqu’à sa deuxième année d’études à la faculté d’Assas, où elle travaille à un magistère dans la banque et la finance. La Bible n’est jamais loin, mais il faudra attendre la nuit de Noël 2018 pour que le Christ lui fasse un signe. Pour la première fois, elle vient volontairement à la messe, encouragée par une amie catholique. Au moment de la communion, la jeune femme, les bras croisés sur la poitrine, reçoit un signe de croix sur le front et le diacre lui confie : « Dieu vous aime très fort. » Aussitôt, Axelle ressent un vent froid qui siffle au creux de ses oreilles tout en étant enveloppée d’une chaleur inconnue qui suscitent des larmes sur ses joues. « Cette nuit de Noël marque ma naissance en Dieu, mais je n’en ai parlé à personne, restant seule avec mon cheminement. Comme à l’âge de 14 ans, j’ai mis cette expérience de côté, me contentant de chercher Dieu à travers l’écoute d’œuvres de la musique classique. »

Cependant, à sa façon de parler de Jésus et de l’Église, tous ses amis lui collent l’étiquette catholique. Intriguée par les convictions qui l’animent sans être sur un chemin de conversion assumé, elle décide de demander le baptême mais sans savoir vers quelle paroisse se tourner. La Providence fera le reste. En mai 2023, le lundi de Pentecôte, à Paris, Axelle se promène sur les quais de la Seine et converse avec un bouquiniste qui témoigne de son parcours de catéchumène deux ans plus tôt, accompagné par l’abbé Thierry Laurent, à l’église Saint-Roch. « Dès le lendemain, le mardi soir, je m’y trouvais et j’assistais à la messe tridentine. Je ne comprenais rien mais la célébration m’a plu tout de suite ! Le latin permet de mettre en valeur les mystères. »

Axelle est aussi très agréablement surprise par le grand nombre de jeunes présents aux offices, auxquels elle assiste deux fois par semaine désormais. Que représente pour elle le baptême ? « C’est une renaissance mais c’est aussi un besoin car la foi en Dieu requiert une exigence spirituelle et intellectuelle. Ce sacrement va m’ancrer dans mon chemin de foi au sein de la communauté fraternelle que j’ai trouvée à Saint-Roch. »

Quel passage de la Bible touche désormais la jeune femme qui, en se retournant, mesure le chemin parcouru depuis ses 14 ans ? « Celui où Jésus appelle ses disciples à baptiser bien sûr, d’autant que je deviens un apôtre, que je suis comme les pèlerins d’Emmaüs qui ont le cœur brûlant et veulent partager leur amour pour Jésus avec leurs amis ! Cependant, je suis particulièrement sensible au récit évangélique de la Passion du Christ, car je sais intimement, tous les jours, que son sacrifice est pour moi. »


Jean, 23 ans
« Je me nourris d’Isaïe »

Rien ne prédisposait Jean à avoir sur sa table de chevet l’ouvrage de Benoît XVI Ce qu’est le christianisme (Artège, 2023). Lui-même n’en revient pas : « Si on m’avait dit cela il y a trois ans ! Le catholicisme n’avait pas de place à la maison, bien que mon frère, Baptiste, et moi ayons fréquenté un établissement privé à Saint-Maur-des-Fossés. »

Ses parents n’avaient pas voulu les baptiser enfants, pour les laisser libres de choisir. Baptiste sera le premier à vouloir devenir enfant de Dieu, à l’âge de 14 ans. Jean, lui, aura un parcours plus sinueux tout en étant très sensible à la dimension spirituelle fraîchement éclose chez son cadet. En 2022, il retrouve un ami qui lui demande de l’accompagner à la messe à l’église Saint-Roch un dimanche soir : « La célébration en latin m’a plu tout de suite, ainsi que l’homélie. Je n’ai pas été touché par un texte de l’Évangile en particulier, mais par une ambiance. »

Séduit par cette mise en bouche, Jean revient le dimanche suivant à la messe, puis il décide d’accompagner son frère au pèlerinage de Chartres qui, en la Pentecôte 2023, a entraîné 16 000 jeunes jusqu’à la cathédrale mariale. « Ce fut une révélation, une immersion totale en Dieu et dans une communauté qui vous élève à travers l’entraide et la prière du chapelet. » Jésus se fait progressivement connaître à travers les Écritures comme lorsqu’il enseignait les pèlerins d’Emmaüs, et Jean, à Chartres, demande le baptême, un sacrement qui, par avance, change déjà sa vie. Il n’a plus touché une cigarette depuis le début du Carême, cherche à devenir meilleur à travers les enseignements prodigués tous les vendredis soir à Saint-Roch pour la catéchèse.

Miroitier-vitrier dans un atelier de la capitale, il ne conçoit plus son existence sans se mettre au service de l’Église, via le denier du culte et le versement de dons pour restaurer des vitraux, mais aussi à travers la mission qui l’appelle : « Je me nourris des versets d’Isaïe (6, 8) : “J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : me voici, envoie-moi” ». Jean sait déjà qu’il comptera parmi les pèlerins de Chartres pour la prochaine Pentecôte, cette fois comme envoyé du Seigneur.