L’accession au pouvoir de deux formations politiques radicales et eurosceptiques à Rome fait peser une hypothèque non négligeable sur la stabilité déjà fragile de l’édifice de l’Europe supranationale. D’ores-et-déjà battu en brèche par les trublions de Budapest et de Varsovie, le pouvoir de Bruxelles est désormais confronté aux faits et gestes de deux mauvais sujets venus de deux pôles de la péninsule, celui de la Ligue du Nord et celui du « Mouvement des Cinq Etoiles » plus implanté du côté de Naples la turbulente… Un mouvement « Cinq étoiles » qui pourrait faire voir trente-six chandelles à beaucoup de membres de l’establishment européen en venant se manifester, et manifester, demain samedi 2 juin dans la capitale transalpine, « pour imposer la volonté du peuple » devant tous les Italiens… Contestant l’austérité budgétaire et les arbitrages financiers venus d’ailleurs… Mais après de sévères mises en garde, des palinodies traduisant une certaine improvisation ont présidé à la constitution d’une nouvelle équipe gouvernementale finalement pas si opposée aux us-et-coutumes de la zone euro… Traités de charlatans ou de démagogues, les nouveaux venus sur la scène politique invoquent la référence de Machiavel : ceci peut amener leurs interlocuteurs à les prendre plus au sérieux, en espérant toutefois qu’on ne passera pas ainsi de la comédie à la tragédie.