Deux entités institutionnelles, le Sénat espagnol et le Parlement de Barcelone ont rompu le schéma de discussion proposé par le Gouvernement de Mario Rajoy à Madrid pour adopter deux sessions les mêmes jours et aux mêmes heures dans les deux capitales, pour discuter de l’article 155 de la Constitution en ses conséquences sur la gouvernance catalane.
Carles Puigdemont ayant refusé toute confrontation au Sénat avec le Chef du gouvernement espagnol, a opté pour une discussion en région et avec ses partisans.
Le jeu politique devient un combat des arènes plus que celui de ces discussions byzantines des jours passés. L’horizon des jours à venir ne choisit pas d’apaiser les différences sinon d’aggraver les hostilités.
Le groupe des soixante députés au Parlement catalan les plus irréductibles et les plus à gauche presse le président Carles Puigdemont à déclarer l’indépendance.
Mais les différences se creusent dans les rangs après sept heures de discussions interminables dans un conclave fermé d’où les informations ont fui tant la tension semblait vive hier soir jusqu’à ce jeudi aux premières heures de la matinée.
Il en mesure le prix, la division dans ses rangs entre les pro et les anti, la mise sous séquestre de l’administration publique catalane, la destitution de son gouvernement et à terme la menace d’arrestation pour son cas, celui de ses ministres pour déclaration de la sécession régionale…
Mais en l’état présent peut-il envisager une autre voie de sortie dans l’honneur et dans la fidélité à ses idées et ses pactes politiques depuis son accession au pouvoir en janvier 2016 ?
Selon des sources catalanes, il envisagerait pour son cas et ses fidèles lieutenants de demander l’asile politique à la Belgique pour le cas où la menace d’une arrestation suivrait les résolutions prises par le Sénat à Madrid.
Le débat politique embrouillé est parsemé d’incertitudes car l’application de l’Article 155 commence à diviser le PP et le PSOE à savoir une application a minima ou une décision à long terme qui pourrait durer et placerait définitivement la Catalogne sous embargo de Madrid ?
Nul doute que les discussions au Sénat national entre toutes les provinces et les partis politiques représentés de toute l’Espagne qui se déroulent ces jeudi et vendredi auront un écho majeur sur l’avenir et des 17 Autonomies dont celle de la Catalogne elle–même.
Elections autonomiques anticipées en Catalogne probables et décidées sur les propositions du Sénat par le gouvernement du pays, pressentiment d’élections générales anticipées également à 2018 pour renouveler dans le même élan les Cortès Espagnoles, un sentiment prévaut désormais que le statut de la Catalogne aura une incidence directe sur le pays en son ensemble.
Pour tout Espagnol pour le cas depuis la Déclaration de la Constitution Espagnole en 1978 en ses facettes monarchiques et républicaines, la Déclaration possible et unilatérale de la République indépendante en Catalogne a du sens et ne perd de vue le passé des témoins de l’histoire d’un pays qui s’est beaucoup divisé entre royalistes et républicains dans un proche passé sur de telles appartenances.
L’Espagne joue son avenir politique. Les Espagnols concernés au premier chef mesurent les incidences présentes de la démocratie et de la liberté payées au prix fort dans le passé.
Une nouvelle page d’histoire se joue dans ce royaume si proche de toutes les impulsions et des pires convulsions avérées de “l’âme castillane!”
Pax Christi Bayonne