Comment définir la crise politique que nous vivons ?
La France connaît une triple insécurité : physique et matérielle, économique et sociale, culturelle et morale. Or, elle a été gouvernée à droite, à gauche, par des cohabitations de la droite et de la gauche modérées et par une « grande coalition » centriste. Rien n’y a fait ; la situation s’est aggravée. Au-delà du psychodrame de la dissolution qui pourrait conduire à l’émergence d’une chambre « introuvable », la crise est d’abord celle de la confiance dans le personnel politique qui se traduit par des mouvements nés hors partis et syndicats (Manif pour tous, Gilets jaunes), l’abstention et la progression des votes radicaux.
Allons-nous vers une crise de régime ?
Les trois camps (gauche, centre, droite) proposent, avec des dosages différents, la mise en œuvre du même mécanisme propre au système politique contractualiste moderne : abdiquer certaines libertés (taxer les riches, transférer la souveraineté à l’UE, mettre en place un protectionnisme) pour assurer la sécurité. Aucune force politique n’est en rupture avec ce qui est le fond commun de la crise : le subjectivisme et le matérialisme. Par conséquent, si aucune d’elle ne se révèle capable de restaurer l’harmonie sociale, les Français pourraient être amenés à, un jour, basculer dans le « régimicide ».
La France semble éclatée (villes/campagnes ; élite/peuple ; France périphérique…) : comment retrouver une unité ? Y a-t-il des valeurs sur lesquelles les Français pourraient se réunir ?
On assiste à l’émergence d’une nouvelle forme de lutte des classes, entre ceux qui bénéficient de la globalisation (métropoles et banlieues) et ceux qui en pâtissent (France périphérique). Avec nombre d’autochtones déracinés et d’immigrés non-assimilés, la société s’est atomisée et communautarisée. Dans la mesure où les forces politiques se focalisent sur la très réelle question du niveau de vie mais au détriment de celle du mode de vie, elles se refusent à identifier et faire partager les principes susceptibles de restaurer l’ordre : l’autorité comme fondement du pouvoir, la légitimité comme exigence surplombant la légalité, le bien commun comme réalisation concomitante du bien du tout et de celui des parties, la subsidiarité comme instrument de répartition des compétences entre les niveaux sociaux…
Dans ce contexte, une parole d’Église pourrait-elle redonner de l’espérance ?
Les ecclésiastiques ne retrouveront de l’audience qu’en tenant des discours fermes mais sur ce qui relève de leur domaine de compétence : le salut des âmes et le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ.
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