En quoi consiste votre œuvre ?
Père Guillaume Jamin : Ouverte il y a seize ans, l’œuvre Saint-Antoine accueille 70 jeunes, tous les soirs, le mercredi toute la journée et pendant les vacances, pour faire les devoirs, jouer, prier avec eux et leur enseigner la catéchèse. Ils ont aussi des missions à accomplir car nous voulons que cette maison soit la leur : chaque année, les plus grands reçoivent donc une charge liturgique ou une responsabilité au service des autres – lecteur, responsable des jeux, sacristain… – et s’occupent des petits. Notre pédagogie passe aussi par notre relation de prêtres avec eux car, selon la volonté du Père Joseph-Marie Timon-David, notre fondateur, tous les éducateurs ici sont des prêtres et c’est un prêtre qui dirige l’Œuvre, afin d’exercer une paternité spirituelle. Nous les éduquons dans la relation quotidienne, sur le plan humain et spirituel : notre fondateur disait qu’il fallait déjà en faire des hommes avant d’en faire des chrétiens.
Qui est le Père Timon-David ?
Il est né en 1823, dans une famille qui a subi les foudres de la Révolution. Formé chez les jésuites, à Fribourg, il a découvert avec eux les prêtres éducateurs. À 15 ans, il a fait le vœu de la virginité et, au séminaire, à Paris, un vœu de « servitude » à la jeunesse ouvrière. Il a fondé son œuvre de jeunesse en 1856.
Quelle était sa dévotion au Sacré-Cœur ?
Il avait une très grande dévotion au Cœur de Jésus, auquel il s’est consacré dans une offrande « victimale » avec toute son œuvre. Pour lui, le cœur de nos maisons, c’est le Cœur de Jésus et il nous a recommandé d’« aimer comme Jésus aime ». C’est pourquoi il a donné à sa congrégation le nom du Sacré-Cœur de Jésus, plus connue aujourd’hui sous le nom de communauté des Pères de Timon-David.
Transmettez-vous cette dévotion à vos jeunes ?
Nous leur apprenons à vivre leur charge dans l’esprit du Cœur de Jésus. Comme nous, ils se consacrent chaque année au Sacré-Cœur, pour s’engager à servir Jésus, en particulier par la fidélité à la dévotion du premier vendredi du mois [demandée par Jésus à sainte Marguerite-Marie, NDLR] et de l’Heure sainte, dans un esprit de réparation du Sacré-Cœur. Les jeunes comprennent très bien le sens de la réparation, du fait que leurs propres vies sont blessées. Nous les encourageons également à se confesser. Comme ils grandissent à l’Œuvre, avec les prêtres, pour eux, tout cela fait partie de la vie de la maison.
Qu’est-ce que le Sacré-Cœur a à dire à la jeunesse ?
Le Père Timon-David disait : « Il faut graver Jésus-Christ dans le cœur des jeunes. » Nous leur apprenons à contempler cet amour, à y répondre et à en témoigner. Il ne faut pas craindre de mettre la barre spirituellement très haut : ils sont capables de donner énormément !
Comment se préparent-ils à la venue du Saint-Père ?
Ils sont très fiers d’accueillir le pape en Corse ! Par ailleurs, ils sont proches du cardinal Bustillo, qui est venu plusieurs fois les voir.
PRIÈRE
Consécration des jeunes au Sacré-Cœur
« Seigneur Jésus Christ au Cœur brûlant d’amour pour moi et pour tous les hommes, à la suite de Joseph-Marie Timon-David et dans la fidélité à mon baptême, moi, … , je me consacre à ton service. Je promets de t’honorer et de travailler à étendre ton règne. Je te demande l’esprit d’humilité, d’obéissance et de charité afin qu’après t’avoir imité et servi dans l’Église, je te sois uni avec tous mes frères dans le Ciel. »
Pour aller plus loin :
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- L'Asie à travers l’expérience des MEP
- Jean-Paul Hyvernat
- 8-9-10 mai, deux jours Lyon-Centre pour les jeunes