Face aux actes antichrétiens, une faible réponse politique et judiciaire - France Catholique
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Face aux actes antichrétiens, une faible réponse politique et judiciaire

Face à la multiplication des incendies et dégradations d’églises, comme à Saint-Omer ou à Nice, la faiblesse des réponses politiques et judiciaires pose question.
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La statue brisée du Sacré-Cœur de Jésus, dans l’église du Sacré-Cœur de Nice.

La statue brisée du Sacré-Cœur de Jésus, dans l’église du Sacré-Cœur de Nice.

Plus de 300 fidèles étaient réunis le 4 septembre pour un temps de prière et de silence en présence de l’évêque d’Arras, Mgr Olivier Leborgne, au pied de l’église de l’Immaculée-Conception de Saint-Omer, dont il ne reste que des murs noircis. Le pyromane est un multirécidiviste : il venait de sortir de prison, après sa condamnation à 4 ans et demi de détention, en 2019, pour avoir mis le feu dans l’église d’Équihen-Plage (Pas-de-Calais). Comme à Saint-Omer, il était entré dans la sacristie par effraction. En 2022, il avait aussi comparu devant la justice pour des faits identiques, commis dans quatre églises du Boulonnais. Pourquoi s’en prendre aux églises ? L’incendiaire avait alors évoqué les abus sexuels, dont sont accusés certains prêtres, pour justifier ses méfaits.

Des adeptes de Satan

Selon l’Observatoire du patrimoine religieux, 27 lieux de culte ont brûlé en 2023, et 12 au cours des six premiers mois de cette année. Régulièrement, des édifices font aussi l’objet de vols, de dégradations, voire de profanations. Le dernier exemple en date, particulièrement choquant, s’est déroulé à Nice dans l’église du Sacré-Cœur le 6 septembre. Un homme a vandalisé plusieurs statues et a menacé une femme avec un couteau. L’attaque a provoqué une grande stupeur chez les fidèles présents. L’homme interpellé est suspecté d’avoir jeté des pierres sur une autre église de la ville. Si, comme à Saint-Omer, certains incendiaires se prétendent anticléricaux, il se trouve aussi parmi eux des déséquilibrés ou des adeptes de Satan. Dans la nuit du 20 au 21 juillet dernier, l’église de Saint-Paul, dans l’Orne, était souillée de tags, avec des croix à l’envers et autres symboles diaboliques. Le maire de la commune a déposé plainte mais rares sont les enquêtes qui aboutissent. Qui, de nos jours, mesure encore le scandale d’une hostie profanée ou d’un tabernacle saccagé ? Le préjudice ne prenant pas en compte l’acte sacrilège, les gendarmes témoignent rarement d’une assiduité à retrouver les coupables.

Quant aux élus… Passée l’émotion suscitée par l’incendie de la cathédrale de Paris, beaucoup ne semblent guère concernés… Le spectacle de l’église de Saint-Omer partant en fumée n’a suscité que très peu de réactions sur les réseaux sociaux, pas plus que l’incendie de cinq lieux de culte catholiques en Nouvelle-Calédonie. Le 9 septembre, l’église Saint-Denis de Balade sur la commune de Pouébo a été endommagée et l’autel brûlé. Le choix de cibler ce lieu de culte est loin d’être anodin. C’est dans cette localité qu’a commencée l’évangélisation catholique de la Nouvelle-Calédonie avec l’arrivée de pères maristes en 1843. Qui se soucie de ces faits préoccupants qui témoignent de la dérive de l’archipel ? En métropole comme en Nouvelle-Calédonie, preuve est faite que les incendies et attaques d’églises sont considérés comme des non-événements.

Pas de commission d’enquête…

Mais n’est-ce pas le cas depuis bien longtemps ? Depuis 2011, aucune commission d’enquête parlementaire n’a été créée, malgré trois demandes de la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer.

Comment répondre à ce christianomépris ? Faut-il, comme au sein de la paroisse Saint-Éloi, en plein cœur de Bordeaux, qu’un prêtre assure une permanence quotidienne dans l’église pour prévenir les dégradations ?

L’initiative est intéressante mais difficile à dupliquer pour des prêtres qui, faute de vocations, se retrouvent bien souvent seuls pour desservir des dizaines de clochers…