Euthanasie : l'espérance ou le nihilisme - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Euthanasie : l’espérance ou le nihilisme

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Les soins et l’attention aimante que nous pouvons apporter aux malades en fin de vie signifient qu’ils sont infiniment aimables.

© Philippe Lissac / Godon

En 1995, saint Jean-Paul II avait publié une encyclique intitulée Evangelium vitæ (L’Évangile de la vie), dont l’objet transparent consistait en « la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine ». Il est vrai que la vision chrétienne de l’existence conduit à une ouverture totale à la vie. La célèbre déclaration de sainte Thérèse de Lisieux est à ce point de vue tout à fait éclairante : « Je ne meurs pas, j’entre dans la vie. »

De fait, l’espérance surnaturelle est étroitement solidaire de l’existence d’ici-bas. Car la résignation au néant qui est le propre d’une culture athée débouche forcément sur le nihilisme. Dès lors qu’une société entière bascule dans la fascination pour les moyens de donner la mort, plutôt que de favoriser la vie, c’est tout qui bascule. En son temps, le cardinal Lustiger avait mis l’accent sur le danger de favoriser chez les plus jeunes le débouché sur la désespérance. Face au premier échec rencontré, les adolescents seraient-ils incités au suicide ?

Telles sont les premières réflexions que suscite chez les chrétiens le projet de loi annoncé par le président Macron, qui entend dépasser le cadre de la loi en vigueur (Claeys-Léonetti) pourtant approuvée à l’époque par l’unanimité des parlementaires. Même s’il ne prononce pas le mot de « suicide assisté », c’est bien de cela qu’il s’agit. Et si l’on prétend encadrer cette pratique par des conditions impératives, l’expérience des autres pays – tout comme la constitutionnalisation de l’avortement en France, présenté comme une exception au respect de la vie en 1975 – montrent que ce genre de prudence est plus qu’éphémère et que, très rapidement, toutes les digues sont franchies.

On ne soulignera jamais assez le caractère pervers de la formule « mourir dans la dignité ». Qui conférerait le droit de définir une telle dignité ? Les plus démunis, les plus souffrants, les plus dépendants ne sont en rien indignes. Et bien au contraire, les soins et l’attention aimante que nous pouvons leur apporter signifient qu’ils sont infiniment aimables.

La voix des soignants

Toute une période de débat va s’ouvrir autour de ce projet de loi et de son passage devant les assemblées. On espère que sera d’abord entendue la voix de ceux qui sont les premiers touchés par leur proximité avec les personnes en fin de vie, c’est-à-dire les soignants. Ils viennent d’ailleurs de réagir dans un texte vigoureux et motivé : « Mourir dans la dignité est une demande bien légitime, mais c’est précisément la mission des soins palliatifs notoirement sous-dotés […]. Supprimer les malades pour supprimer le problème à moindre coût, voilà ce qu’en somme propose cette annonce. » Ce n’est pas pour rien que les enquêtes révèlent que 98 % d’entre eux sont opposés à l’euthanasie et au suicide assisté.

À l’encontre d’une civilisation tentée par la morbidité et la désespérance, il s’agit plus que jamais de promouvoir la culture de la vie. Nous le devons en priorité aux nouvelles générations, qui seront armées, ou pas, pour affronter les défis de ce siècle.