Entre Rome et la Corse, des liens forts depuis des siècles - France Catholique
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Entre Rome et la Corse, des liens forts depuis des siècles

La visite du pape François ouvre un nouveau chapitre d’une histoire écrite tantôt sur l’île, tantôt à Rome.
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Le pape Formose et Étienne VI, le concile cadavérique, 1870, Jean-Paul Laurens, musée d’Arts de Nantes.

754 : La Corse devient un État pontifical

Les Corses s’enorgueillissent d’une histoire commune avec le Saint-Siège commencée au VIIIe siècle, lorsque l’île devient, du moins officiellement, un État pontifical. À l’époque, les Lombards s’installent au sud et au nord de Rome : contraint de s’exiler, le pape Étienne II va trouver refuge auprès de Pépin le Bref, qu’il sacre roi des Francs et patrice des romains. En échange, Pépin le Bref promet à Étienne II, à l’occasion du traité de Quierzy (754), de conquérir l’île pour la papauté. Vingt ans plus tard, son fils Charlemagne reprend à son compte cet engagement, chasse les Lombards de l’île, puis offre la Corse, la Sardaigne et l’exarchat de Ravenne au Souverain pontife. Cette possession de l’île par Rome prendra fin au XIe siècle lorsque le pape Urbain II en cède la souveraineté à Pise.

897 : Le procès macabre du pape corse Formose

Natif de Vivario, Formose règne cinq ans sur le trône de saint Pierre dans une période de chaos. Il reste associé à l’un des procès les plus stupéfiants de l’histoire. Neuf mois après sa mort, le nouveau pape, Étienne VI, veut faire condamner ses prises de position passées. Il fait exhumer le défunt et l’installe en tenue d’apparat sur un trône, dans un tribunal. Une sorte de concile cadavérique où le pauvre Formose verra les décisions prises de son vivant annulées, puis son corps jeté dans le Tibre. L’opinion romaine en sera très choquée et la dépouille, remontée des eaux dans les filets d’un pêcheur, retrouvera le repos au sein de la basilique Saint-Pierre.

1662 : La garde corse du pape au cœur d’une crise diplomatique

À partir du XVe siècle, de nombreux Corses renforcèrent la « colonie » déjà installée à Rome. Sous le pontificat d’Alexandre VI Borgia (1492-1503), plus de 600 d’entre eux constituèrent la garde corse, une sorte de police pour assurer la sécurité du Vatican.

Le 20 août 1662, des heurts l’opposèrent à l’escorte de l’ambassadeur du roi de France à Rome, le duc de Créquy. Les incidents firent plusieurs morts et suscitèrent la colère de Louis XIV qui obtint du pape la révocation de la garde corse.

1952 : Le futur Jean XXIII vient couronner la Vierge de Bastia

50 000 personnes assistèrent les 17 et 18 mai 1952 au couronnement de Notre-Dame de Lavasina, près de Bastia. Un événement célébré par Mgr Angelo Roncalli, élu pape six ans plus tard.

1980 : Les autonomistes en appellent à Jean-Paul II

Les autonomistes de l’Unione di u Populu Corsu (UPC) écrivent au pape le 5 avril 1980 afin de lui exposer leurs revendications, en lui rappelant les liens entre la Corse et le Saint-Siège. Un appel resté sans réponse car le Vatican fait savoir « qu’il n’a pas à se mêler des affaires intérieures de la France ».