Entre charité et fermeté : l'Église face à l'erreur - France Catholique
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Entre charité et fermeté : l’Église face à l’erreur

© Edyta Stawiarska /pixabay

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À la fin du Ier siècle, le pape devient gardien de la doctrine et des mœurs.
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Entre charité et fermeté : l’Église face à l’erreur

Entre affadissement de la foi et refus du monde de la vérité, comment l’église est-elle demeurée « Mère et enseignante »  ?
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Au commencement, il y a Jésus disant : « Je suis la Voie, la Vérité, la Vie », Vérité dont il dit qu’elle rend libre, qu’il la révèle en plénitude et qu’elle a vocation à s’imposer. Or, dans les mentalités païennes, la notion de vérité relève d’un questionnement, et s’en prétendre détenteur paraît une absurde prétention. Saint Paul a tôt vu venir le danger et met en garde son disciple Timothée dans l’épître qu’il lui adresse : « Proclame la Parole, insiste à temps et à contretemps, réfute, menace, avec une patience inlassable et la volonté d’instruire. Un temps viendra où les hommes, l’oreille leur démangeant, se détourneront de la Vérité pour se tourner vers les fables » (4, 2-3).

Dans l’épître aux Galates, l’Apôtre des nations va plus loin : « Quand un ange du Ciel vous annoncerait un autre évangile que celui que nous vous avons enseigné, qu’il soit anathème [terme emprunté au judaïsme signifiant condamnation violente, voire malédiction, NDLR] ! » (1, 8). Cette condamnation de la part de saint Paul n’est pas surprenante : toute altération de l’Évangile ferme l’accès à la Vérité, donc au Salut. Le relativisme occidental, depuis plus de trois siècles, a rendu cela incompréhensible. Car si l’Église et l’État – quand les princes chrétiens en deviendront le bras armé – se résolvent à châtier les hérétiques irrécupérables, c’est pour protéger le peuple qui leur est confié de la damnation, évêques et souverains étant responsables devant Dieu des âmes dont ils ont la charge. Il s’agit d’un acte de charité : le manque de charité consisterait à tolérer l’erreur ou le mal pour ne pas heurter ses partisans. Or, la charité ne saurait exister sans vérité, comme le rappelle saint François de Sales qui tient les deux unies.

Le pape, gardien de la doctrine

Tout cela explique donc pourquoi, dès le pontificat de Clément, à la fin du Ier siècle, le pape devient gardien de la doctrine et des mœurs, instance suprême à laquelle les Églises s’adressent pour résoudre leurs querelles, et juger de l’orthodoxie de théories théologiques. Même si on ne peut cependant omettre la possibilité d’un égarement au sommet et l’éventualité d’un pontife hérétique, ou lâche, comme ce fut le cas de Libère. En 359, sous la pression de l’empereur arien Constance, ce pape accepta de remplacer le Credo de Nicée par celui de Rimini remettant en cause la divinité du Christ… La possibilité d’une erreur du Souverain pontife se manifeste dès le concile de Jérusalem, vers 49, qui voit Paul s’opposer à Pierre sur la question de la circoncision des païens convertis, au nom de la correction fraternelle.

Dès les premiers siècles, l’erreur s’introduit dans les communautés sous tant de formes qu’il est impossible d’en dresser une liste exhaustive dans ces colonnes : montanisme, Gnose, novatianisme, priscillianisme, etc. Face à ces déviances, l’Église alors ne possède aucun moyen coercitif et ne peut opposer qu’une réfutation argumentée. Saint Justin se fait apologète ; Irénée de Lyon rédige son Adversus haereses, « Contre les hérésies ».

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