En Chine, l'enlèvement des ecclésiastiques - France Catholique
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En Chine, l’enlèvement des ecclésiastiques

Malgré l’accord signé, en 2018, par la Chine et le Vatican sur la nomination conjointe des évêques, Pékin continue d’opprimer les catholiques.
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Le pape François rencontre des fidèles chinois sur la place Saint-Pierre au Vatican.

Le pape François rencontre des fidèles chinois sur la place Saint-Pierre au Vatican. © Antoine Mekary / Godong

La liste – sans doute incomplète – que nous publions aujourd’hui est terrible. Il s’agit des évêques et prêtres enlevés par le régime chinois, dont on n’a plus de nouvelles depuis leur disparition. D’autres sont constamment harcelés, de sorte qu’ils ne peuvent plus exercer sereinement leur ministère. Les autorités ont manifestement choisi d’ignorer la générosité et l’esprit de communion du pape François, malgré l’accord sur la nomination des évêques en Chine, conclu en 2018 par Pékin et le Saint-Siège.

Propagande

L’enlèvement est, de facto, une pratique extra-policière, extra-judiciaire et extra-administrative. Il ne laisse aucune trace officielle. Les personnes qui disparaissent ainsi ne sont pas nécessairement assassinées. En cas de mort, le corps ou les cendres peuvent éventuellement être remis anonymement à la famille ou « accidentellement » retrouvés, mais rien n’est assuré.

Dans certains cas, peu de temps après l’enlèvement, les autorités responsables informent la famille proche, par téléphone ou tout autre moyen oral, que leur parent se trouve bien en leurs mains mais ne peut être rencontré. C’est alors la seule confirmation que l’on puisse avoir qu’il a été enlevé par les agents des Affaires religieuses, dépendant directement du Parti communiste chinois.

D’autres prêtres sont menacés et soumis à de nombreuses pressions par les autorités chinoises. La propagande du régime vise à les convaincre qu’ils sont non seulement abandonnés par le Saint-Siège mais considérés à Rome comme des obstinés, désobéissant au pape, et qu’ils constituent des obstacles au développement de bonnes relations entre la Chine et le Saint-Siège, n’aimant ni leur patrie ni leur Église !

Ces allégations mensongères visent à augmenter la détresse des prêtres et évêques chinois et à les pousser au schisme. Elles montrent bien que la partie chinoise ne respecte pas l’esprit de l’accord passé avec Rome en 2018. Pékin a continué de nommer des évêques – dont celui de Shanghai – sans l’accord du pape, qui a fait part de son « regret » mais s’est finalement résigné à avaliser ces nominations.

DE 1997 À 2024
ECCLÉSIASTIQUES ENLEVÉS
Fin octobre 1997
Enlèvement de Mgr Jacobus Su Zhimin, évêque de Baoding (Hebei)
Vendredi saint 2000
Enlèvement de Mgr Cosmas Shi Enxiang, évêque de Yixian (Hebei)
7 mai 2015
Enlèvement de l’abbé Liu Honggeng, du diocèse de Baoding
27 février 2021
Enlèvement de Mgr Cui Tai, évêque de Xuanhua (Hebei)
Fin avril 2023
Enlèvement de Mgr Zhang Weizhu, évêque de Xinxiang (Henan)
15 avril 2024
Enlèvement de Mgr Ma Yanen, évêque de Xiwanzi (Hebei)
17 avril 2024
Enlèvement de l’abbé Chi Haitian, du diocèse de Baoding
29 avril 2024
Enlèvement de l’abbé Joseph Chen Hekun, du diocèse de Baoding
Et aussi : continuellement harcelés, enlevés puis reconduits à leur domicile, surveillés, entravés dans leur ministère, voire empêchés de l’exercer :
Mgr Julius Jia Zhiguo, évêque de Zhengding (Hebei)
Mgr Petrus Shao Zhumin, évêque de Wenzhou (Zhejiang)