Dissolution : « Emmanuel Macron a pris une folle décision » - France Catholique
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Élections législatives : Comment reconstruire ?
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Dissolution : « Emmanuel Macron a pris une folle décision »

Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice LR du Val-d’Oise, analyse la situation politique inédite créée par la dissolution.
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Assemblée nationale et Emmanuel Macron

© Fred de Noyelle / Godong

Que pensez-vous de la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale ?

Jacqueline Eustache-Brinio : Il a pris une folle décision, qui plonge le pays dans une période de grande incertitude. Les conséquences peuvent être dramatiques si nous ne sommes plus capables de garantir une stabilité politique et économique. Nous arrivons au bout du bout de ce que le chef de l’État a initié en 2017 : sa politique du « en même temps », qui est antinomique avec la tenue d’un cap et d’une vision pour la France. Les Français sont inquiets, les élus aussi…

Quelles sont les valeurs que doit défendre la droite ?

Je suis catholique pratiquante, attachée au combat pour la laïcité sans renier nos racines chrétiennes. Elles font partie de notre héritage, nous devons les transmettre. Quand nous sommes dans un village, tout le monde trouve normal que l’église soit à sa place en son centre et que nous puissions être invités à y entrer. Nous sommes dépositaires d’un patrimoine culturel et cultuel. Or les islamistes remettent en cause notre laïcité. En 2020, j’avais créé une commission sur la montée de l’islamisme et de la radicalisation. Je me demandais alors : « Comment faire avec une partie de la population qui a un projet politique au nom d’une religion ? » Nous avons laissé les islamistes s’installer dans les années 2000, et nous sommes passés des revendications halal à la cantine au port de l’abaya dans la rue. Désormais, il nous faut être intransigeants. Notre « non » à leurs revendications doit être un « non » inflexible, pas un « oui, mais… ». Nous sommes respectés quand nous nous accrochons à ce à quoi nous croyons. Les autres valeurs à réinstaurer d’urgence sont logiquement l’autorité et le respect de l’ordre.

Vous faites partie des rares sénateurs qui ont voté non à la constitutionnalisation de l’IVG. Comment expliquez-vous qu’il y ait eu si peu d’opposition à ce texte ?

J’assume mon vote. L’avortement est loin d’être un acte anodin pour une femme. Emmanuel Macron a modifié la Constitution uniquement pour céder aux pressions néo-féministes et s’offrir un coup de communication sur une question sociétale douloureuse. Malheureusement, beaucoup de sénateurs n’ont pas osé aller contre l’injonction présidentielle et le texte a été voté à une majorité écrasante de 267 voix pour et 50 contre. Les arguments invoqués sont surréalistes ! J’ai souvent entendu : « Je ne veux pas d’histoire avec mes filles » ou « Il faut être moderne »… Où sont passées les consciences ?