Dissolution : coup d'arrêt pour la loi sur la fin de vie ? - France Catholique
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Dissolution : coup d’arrêt pour la loi sur la fin de vie ?

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L'Assemblée nationale en rénovation, mars 2022.

L'Assemblée nationale en rénovation, mars 2022.

© Ibex73 / CC by-sa

Serait-ce un détour dont la Providence a le secret ? Dans la période d’incertitudes qui s’ouvre avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, une bonne nouvelle cependant : le projet de loi sur la fin de vie est suspendu de facto, comme tous les textes en cours d’examen, dans l’attente d’un nouveau gouvernement qui devra, s’il le souhaite, reprendre le processus législatif à son début. C’est-à-dire, très concrètement, un projet qui avait suscité plus de 3 300 amendements !

Le paradoxe est que c’est un député communiste, Pierre Dharéville, qui aura eu le dernier mot sensé sur ce texte, annonçant le 7 juin qu’il suspendait sa participation à ce débat « éprouvant » pour ne pas cautionner une « loi brutale », au lendemain de l’adoption de l’article qui définissait « l’aide à mourir », euphémisme désignant l’euthanasie ou le suicide assisté – seuls 55 députés avaient alors voté contre. Il reste encore un peu de chemin à ces élus courageux pour intégrer que seule la Rédemption – et ses disciples pratiquant la charité –, permet de restaurer leur pleine dignité aux malades et à la nature blessée.

Maintenir la pression

Mais ce projet de loi est-il pour autant enterré ? Il serait présomptueux de le penser, tant la volonté semblait forte de la part d’une minorité agissante d’ouvrir une nouvelle transgression de la loi naturelle. C’est pourquoi il est nécessaire pour les catholiques et leurs évêques de maintenir l’effort et la pression sur les candidats, afin d’obtenir des garanties en cas de victoire électorale, alors même que s’est ouverte une courte campagne qui sera difficile pour tous les partis.

Au-delà même de cette conjoncture heureuse pour les promoteurs de la vie, il convient de s’interroger sur la volonté exprimée dans les urnes : y a-t-il, sous-jacent, le rejet d’une politique menée depuis des années et qui jamais n’a pu ou voulu inverser le progressisme sociétal, à travers des réformes qui en apparence ne coûtaient rien, mais ont profondément déstabilisé la société sur le mariage, la famille, ou encore l’éducation sexuelle à l’école… ?

À ne prendre que le dernier gouvernement, clairement sanctionné par les urnes à travers ce scrutin européen, la constitutionnalisation de l’avortement, en parant la mort des innocents du sceau de la plus haute autorité, a constitué une blessure morale dans les consciences, quand bien même elle demeure cachée ou ignorée derrière la légalité affichée. Était-ce le pas de trop ? On ne peut aller indéfiniment dans le sens inverse de la vie, sans provoquer de réaction en retour… Une réaction en forme de sursaut d’une civilisation qui ne veut pas mourir ?

La première étape du redressement attendu de notre pays est ainsi de mettre un coup d’arrêt à cette surenchère permanente dans la transgression de l’ordre naturel. Sans cette pierre d’angle, toutes les autres réformes seraient construites sur du sable, et donc vouées à l’échec. Car c’est le tissu même dont est constituée la société qui a été fragilisé par la déchirure des familles et par le brouillage généralisé des repères. C’est donc par là qu’il faut commencer si l’on veut rebâtir.

Et si nos supposées élites d’aujourd’hui n’en sont pas convaincues, il revient aux chrétiens de s’en faire les porte-voix, sans craindre d’aller à contre-courant. L’histoire, avec l’aide de la grâce divine, pourrait finir par leur donner raison.