Des prêtres pour la France - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Des prêtres pour la France

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© Sebastien Desarmaux / Godong

Il n’est pas indifférent que ces élections législatives imprévues se déroulent dans une période où l’Église elle-même confère le sacrement de l’ordre à une centaine de jeunes gens en France. Car ce qui transparaît au grand jour dans cette campagne électorale, c’est, plus que la confusion, une clarification et une révélation de positions quasi irréconciliables sur l’idée qu’on se fait de l’homme, de la société et de la nation. Un vrai choix à faire donc… Sans doute est-ce là aussi l’aboutissement de longues décennies de relativisme : puisque toutes les opinions se valent, aucune n’a vraiment d’importance et ne peut constituer de référence commune.

Mais ce constat mérite d’être prolongé par celui de Mgr Fulton Sheen, premier « télévangéliste » catholique américain : c’est que la nature a horreur du vide ! C’est-à-dire, écrivait-il, qu’« après avoir proscrit de l’ordre politique, il y a plusieurs siècles, l’éthique, la morale et la religion, les hommes découvrirent au XXe siècle que l’irréligion, l’athéisme et les forces antimorales en ont pris la place ». On ne peut donc être neutre face à ces forces contraires : « Il nous faut appartenir à la puissance du Bien. »

Car consciemment ou non, poursuivait-il, l’homme non religieux accepte un jour de se soumettre à une autorité qui peut être maléfique : « Dieu absent de sa pensée, l’homme devient de plus en plus captif de quelque mode ou caprice temporel » ou, plus inquiétant, d’un de ces trois esprits que la foi catholique appelle des péchés capitaux : l’orgueil, la luxure ou l’avarice.

Dès lors, concluait Mgr Fulton Sheen, « la seule façon d’empêcher le mal d’entrer en nous est d’y faire entrer Dieu ». C’est pourquoi il importe au premier chef de commencer par reconstruire les âmes blessées par cette société, où comme l’exprimait le philosophe John Senior dans La Mort de la culture chrétienne (1978), « nous expirons dans la tiédeur spongieuse de l’incertitude absolue ». Et sur ce front, les prêtres sont en première ligne. Sans leur expérience du sacrifice célébré chaque jour sur l’autel, inutile d’espérer sortir de l’esprit de jouissance du matérialisme dans lequel nous baignons. Inutile non plus d’espérer un redressement durable du pays.

Formation liturgique et doctrinale

Certes les nouveaux prêtres sont peu nombreux – comme le soulignait un évêque africain au concile Vatican II, il suffirait de cinq Curés d’Ars pour rechristianiser la France. Mais il faut se réjouir que, pour eux, la formation liturgique et doctrinale soit essentielle, après avoir été un temps « oubliée », comme l’a reconnu Mgr Bertrand Lacombe sur CNews, le 23 juin.

C’est ce que concluait déjà en 1977 Paul Vigneron dans son Histoire des crises du clergé français contemporain (Téqui), suggérant de revenir aux méthodes d’apostolat et de spiritualité rejetées lors des années post-conciliaires : « Il faut avoir le courage de se poser l’inévitable question. (…). Et si par hasard, ces méthodes, qui ont d’ailleurs fait leurs preuves, parvenaient – sait-on jamais ! – à nous rendre la joie du cœur aujourd’hui perdue, si elles remplissaient à nouveau nos séminaires devenus presque déserts, si elles redonnaient à notre prédication et à notre vie cette force que seuls possèdent les témoins sacrifiés, oserons-nous avouer enfin que nous nous sommes trompés ! »