Claire de Castelbajac : une vie donnée - France Catholique
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Claire de Castelbajac : une vie donnée

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© Abbaye de Boulaur

Pas de fait extraordinaire, pas de consécration religieuse, pas d’œuvre créée, pas de publication de son vivant, pas de martyre… Et pourtant, par sa vie simple, Claire de Castelbajac, décédée en 1975 à l’âge de 21 ans, a su toucher les cœurs. C’est dans son quotidien de jeune chrétienne qu’il faut trouver des éléments d’explication.

Le sens de l’offrande

Première explication à la renommée spirituelle de Claire : elle eut le sens de l’offrande et du sacrifice. Il peut paraître étonnant de débuter ainsi. Car la jeune Française est avant tout connue pour son sourire et sa joie, malgré les nombreux soucis de santé qu’elle eut au cours de sa brève existence. En réalité, cette joie fut le résultat d’un choix beaucoup plus profond, dès l’enfance : à l’invitation de ses parents, Claire voulut s’associer à l’œuvre de Rédemption du Christ. Elle comprit que les souffrances et les échecs pouvaient mystérieusement porter un fruit spirituel s’ils étaient offerts à Dieu pour les pécheurs. Rien n’est perdu quand tout est donné… et la joie vient par surcroît !

Claire vécut souvent le sacrifice de choses agréables dans le même état d’esprit. À l’âge de 6 ans, elle offre une grande partie de sa récolte de fraises en confiant : « Je les donne parce que je veux être sainte ; alors il faut que je fasse des sacrifices. » Alors que le thème du sacrifice dans la vie chrétienne a été négligé dans la catéchèse, ceux qui aujourd’hui invoquent Claire perçoivent peut-être, chez elle, la justesse spirituelle de cette offrande de toute la vie… et de tout dans la vie.

Le combat spirituel

Deuxième explication : Claire vécut le combat spirituel. Aujourd’hui, de nombreux chrétiens redécouvrent ce combat contre le mal, à mener consciemment avec la grâce de Dieu. L’exemple de Claire de Castelbajac les rejoint, car sa vie spirituelle ne fut pas inlassablement parsemée de roses et de sourires. Elle dut lutter pour exercer la charité – la vie au pensionnat, notamment, lui fut parfois difficile –, pour garder sa pureté – en particulier à Rome où des garçons lui tendaient les bras – ou rester dans la joie. Il lui fallut avoir le courage de plonger en son âme pour appeler Dieu à l’aide et s’appuyer sur les trésors spirituels emmagasinés en elle depuis l’enfance. Dans cette tempête, elle conserva toujours des garde-fous : la pratique dominicale et la confession. Et continua régulièrement à partager avec deux bons guides : son oncle, prêtre carme à Rome, et une religieuse du Sacré-Cœur à la Trinité-des-Monts. C’est cet exercice de la volonté qui, avec la miséricorde de Dieu, lui permit de rebondir.

L’attrait pour ce qui est beau

Troisième explication : Claire s’attacha au beau. De nombreux « amis spirituels » de Claire sont touchés par sa grande sensibilité aux belles réalités, témoignages visibles de l’amour de Dieu. La jeune fille du Gers s’émerveillait volontiers : « Samedi, lever à 5 heures du matin pour aller chercher des champignons : c’était sublime ! Il faudra que je te montre le bois au lever du soleil, je ne mets pas d’adjectifs, il n’y en a pas. Si : c’était cathédralesque ! » (le 1er juillet 1969, à 15 ans).

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