Charlotte, carmélite de Compiègne, avec quinze de ses sœurs, est martyrisée le 17 juillet 1794, victimes de la Terreur et de la sauvagerie.
Avec Sœur de Jésus-Crucifié, Sœur Charlotte de la Résurrection est la plus vieille du Carmel. Elles ont 78 ans. La plus jeune a 29 ans.
Née en 1715 à Mouy dans l’Oise, Anne-Marie-Madeleine Thouret est orpheline de père et de mère à 16 ans. Elle tente souvent de se soustraire à l’autorité de son tuteur et aime bals et divertissements. Jusqu’au jour où un événement tragique se déroule sous ses yeux au cours d’une de ses soirées. Impressionnée, elle décide de changer de vie et entre au Carmel à 21 ans.
C’est un « esprit vif et enjoué », et les Sœurs s’étonnent qu’elle ait choisi cette vie austère et silencieuse. Elle accomplit avec soin les divers offices qui lui sont confiés : tourière, sacristine, infirmière. En tout elle excelle. Chargée ensuite de travaux qui nécessitaient l’emploi de vernis elle finit par s’intoxiquer et perd pratiquement la raison pendant deux ans. Une intervention miraculeuse lui redonne la santé.
En 1790, elle répond au membre du Directoire du district venu interroger les religieuses « qu’elle veut vivre et mourir dans son état » et elle signe « Thouret, Sœur de la Résurrection ». Cependant, deux ans plus tard, elle est effrayée quand la prieure annonce aux Sœurs ce qui les attend. Elle met une journée à accepter ce sort cruel et injuste et redoute la guillotine. Le soir, elle viendra demander pardon, elle qui, dit-elle, devait donner l’exemple du courage aux plus jeunes.
Traînée à la Conciergerie, jetée en bas de la charrette, on la croit morte. Elle remercie son cerbère de ne pas l’avoir tuée, désirant aller jusqu’à la guillotine, appuyée sur sa béquille. L’une après l’autre, elles sont décapitées. Le chant du Magnificat et du Veni Creator se fait de plus en plus faible au fur et à mesure qu’elles sont guillotinées. La supérieure sera la dernière.
Pensée spirituelle de Sœur Charlotte
« Ce n’est pas toujours avec du sucre que le Bon Dieu attire ses colombes à lui ! »
Courte prière
Composée à la Conciergerie et chantée par les carmélites de Compiègne l’avant-veille de leur exécution : « Grand Dieu qui voyez ma faiblesse, je ne puis vous cacher ma crainte, mais vous serez mon réconfort. Hâtez donc le moment. Rendez mon cœur content. »
Pour aller plus loin :
- Rome annonce la canonisation des carmélites de Compiègne
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Le carmel byzantin de Saint-Rémy