Bernard de Clairvaux, le passionné de Dieu - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Bernard de Clairvaux, le passionné de Dieu

Canonisé en 1174, saint Bernard de Clairvaux est l’une des principales figures de l’Église du XIIe siècle. Moine cistercien, doté d’un charisme redoutable, il a marqué son temps et l’histoire, tout en n’aimant que la vie monacale.
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Le Christ embrassant saint Bernard, Francisco Ribalta.

«Seul Jésus est miel, cantique à la bouche et joie dans le cœur. […] Lorsque tu discutes ou que tu parles, rien n’a de saveur pour moi, si je n’ai pas entendu résonner le nom de Jésus. » Par ces mots, tirés de son Sermon sur le Cantique des cantiques, Bernard de Clairvaux clame aux hommes que la véritable connaissance de Dieu consiste dans la rencontre personnelle et profonde de Jésus Christ et de son amour. Il rayonne tant de cette vérité qu’il frappe à l’âge de 22 ans, le jour de Pâques, à la porte du monastère de Cîteaux, non loin de Dijon, accompagné d’une trentaine d’hommes, dont trois de ses frères, un de ses oncles et des amis tous prêts à le suivre dans l’aventure monastique. Bernard se révèle meneur d’âmes et déjà mystique, puisqu’il évoquera son attrait pour la vie religieuse après avoir été gratifié d’une apparition de l’Enfant Jésus, alors qu’il se préparait à aller à la messe de Noël lorsqu’il avait 7 ans.

Un guide spirituel

Nous ne savons pas grand-chose de son enfance, si ce n’est qu’il vit le jour en 1090 dans une famille noble, au château de Fontaine-lès-Dijon, qu’il avait été très affecté par la perte de sa mère vers l’âge de 13 ans et qu’il fit de bonnes études de fils de famille. Son choix de vie rude au monastère tranche avec le confort de la demeure bourguignonne. Bernard et ses compagnons dorment sur des paillasses et se nourrissent frugalement. Édifié par leur foi et leur constance dans l’austérité, l’abbé de Cîteaux, saint Étienne Harding, confie à Bernard, en 1115, la charge de fonder l’abbaye de Clairvaux, nom évoquant une « claire vallée » en Champagne, en emmenant avec lui douze hommes. Bernard a seulement 25 ans et restera abbé jusqu’à sa mort, dispensant son enseignement, dont ses méditations, à sa communauté, devenant un guide spirituel dont le rayonnement dépasse très vite les murs de son abbaye.

Dès lors, Bernard attire à Clairvaux une multitude de moines qu’il recrute dans toutes les classes de la société. Il est célèbre pour les coups de filet opérés lors de ses voyages. En 1140, l’évêque de Paris l’invite à parler aux étudiants, et son sermon frappe tellement les cœurs qu’il fait plus de vingt-cinq recrues ! Les mères, disait-on, cachaient leurs fils sur son passage.

Prodigieuse est l’expansion de Clairvaux sous son abbatiat. En trente-cinq ans, il fonde 69 abbayes qui essaiment à leur tour, et à sa mort, sur les 345 monastères cisterciens, 167 relèvent de Clairvaux, répartis dans toute la chrétienté. Rien d’étonnant à ce que Bernard soit appelé à courir la route pour visiter ses abbayes « filles », fortes de la présence de cinq cents moines dans certaines d’entre elles. L’homme qui ne rêvait que de contemplation dans la solitude des cloîtres dut se résoudre à compter dans la vie de ses religieux mais aussi dans celle de ses contemporains.

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