Bayonne, haut lieu de traditions - France Catholique
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Le trésor des psaumes
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Bayonne, haut lieu de traditions

Bayonne est à la fois basque, gasconne et bien française. Un triple attachement qui fonde son identité originale.
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© Daniel Villafruela / CC by-sa

En une heure et quart de voiture, nous sommes arrivés de Pau à Bayonne. Ici, les montagnes sont devenues des collines et l’air de la mer se fait sentir. Bayonne est la capitale du Pays basque français, mais elle est aussi en pays gascon et pleinement française. Sur les panneaux indicateurs des routes, le conducteur voit s’afficher le nom des villes et des villages dans les trois langues. Le gascon est une variété de la langue d’oc, d’origine latine, alors que le basque est tout à fait à part ; son origine est dite parfois hongroise sans que nous puissions le prouver. Cette langue s’est cependant maintenue bien vivante : de nombreuses écoles l’enseignent aux enfants alors que leurs parents l’avaient un peu abandonnée au profit du français. Il faut dire que le basque est la langue du chant et qu’à Bayonne on chante beaucoup, sur les places, dans les cafés et dans les églises. L’évêque du lieu doit l’apprendre pour pouvoir prier avec son peuple et célébrer la messe dans le vernaculaire du lieu.

L’Adour et la Nive

Bayonne plonge ses racines dans l’Antiquité. Dès le premier siècle de notre ère, on trouve des habitations sur cette motte à la confluence de deux rivières : l’Adour et la Nive. Au IVe siècle, les Romains édifient un impressionnant camp appelé Lapurdum, dont on peut encore admirer les tours et les murs. C’est au début du XIIe siècle que Bayonne connaît un essor considérable avec la construction du pont sur l’Adour, et l’on trouve encore nombre de maisons à pans de bois dans ses ruelles médiévales.

La province suivra sa souveraine Aliénor d’Aquitaine quand celle-ci en fera don à son second époux, Henri Plantagenêt, et deviendra objet de lutte entre couronnes de France et d’Angleterre pour être définitivement terre française à la fin de la guerre de Cent Ans. Lieu de refuge pour de nombreuses communautés juives fuyant l’Espagne, elle retrace cette partie de son histoire dans un intéressant musée du judaïsme.

Bayonne est aussi une des patries du chocolat grâce une activité portuaire qui se développe à la Renaissance. Comme beaucoup de villes frontières du royaume, elle fut fortifiée par Vauban. Celui qui déambule dans le centre de Bayonne et observe l’architecture fait donc un beau voyage dans l’histoire de France.

Aujourd’hui, Bayonne est célèbre pour son équipe de rugby, « L’Aviron bayonnais » qui fête l’arrivée d’un nouveau patron au palmarès déjà prestigieux. La tradition militaire y est aussi vivante puisque c’est à Bayonne que se trouve le 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa), régiment d’engagés envoyés sur tous les terrains d’opérations difficiles.

En mémoire de saint Fermin

En juillet, les Fêtes de Bayonne attirent plus d’un million de visiteurs. On dit « Fêtes de Bayonne » et non « Feria » car elles sont la transcription française de fêtes de saint Fermin de Pampelune et doivent au martyre de ce saint patron la présence au cou des Bayonnais, comme de leurs voisins espagnols de Pampelune, d’une écharpe rouge sur une chemise blanche. Le dimanche de la semaine des Fêtes, une grand-messe est célébrée par l’évêque à laquelle assistent toutes les autorités civiles et militaires et le temps de la fête, Bayonne ne connaît plus l’absurde séparation du spirituel et du temporel et personne ne s’en plaint. La force de Bayonne est bien la fidélité à sa triple identité et le maintien de ses traditions !