Au commencement, le dessin n’était pour Augustin Frison-Roche qu’un passe-temps. Agréable. Jusqu’au jour où, après des études de Lettres, il décide de se consacrer totalement à sa passion. En Lot-et-Garonne, son chemin croise alors celui de François Peltier. Le peintre, qui a étudié à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, lui enseigne la technique du glacis utilisée par les peintres flamands qui donne aux couleurs une profondeur incroyable, une palette de nuances infinie, riche de transparences. Durant trois ans, Frison-Roche devient son élève. De commandes en expositions, son style s’affirme et s’enrichit.
Amoureux des Lettres, il les convoque dans son œuvre à travers les mythes anciens. Il se nourrit aussi bien des peintures préhistoriques que du charme des figures hiératiques babyloniennes, de la beauté sobre du roman ou de l’élan lumineux du gothique. Il est séduit par l’atmosphère des tableaux de Gustave Moreau, par l’or et les motifs décoratifs de Klimt, par les couleurs d’Odilon Redon. Il admire Simone Martini, Fra Angelico, Giotto. Il peine d’ailleurs à citer tous les peintres qui l’inspirent tant sa curiosité aime puiser à des sources innombrables.
En 2020, la cathédrale de Saint-Malo lui commande quatre tableaux, dont un retable monumental, sur l’Apocalypse. En 2022, une exposition personnelle « L’Or du soir », à la galerie Guillaume, attire sur lui tous les regards. C’est là qu’il rencontre le directeur général des Bernardins qui, en lien avec le directeur artistique, lui propose une exposition sur le thème de l’Épiphanie. Cela fait longtemps qu’Augustin Frison-Roche, encore marqué par son émerveillement d’enfant devant la crèche, rêve de le traiter. Ainsi est née l’exposition « Épiphanies ».
—
Exposition « Épiphanies », au Collège des Bernardins, 20, rue de Poissy, 75005 Paris. Jusqu’au 26 février 2025.
