Aux parents de choisir leur école - France Catholique
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Aux parents de choisir leur école

Les critiques adressées au nouveau ministre de l’Éducation nationale relèvent de l’offensive constante de la gauche contre la liberté d’éducation.
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© Pascal Deloche / Godong

Tout juste nommée ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra a déclenché une polémique qui n’a cessé d’enfler, à la suite de la scolarisation de ses enfants dans l’Enseignement catholique – un choix qu’elle a tenté de justifier maladroitement.

La réaction des syndicats de l’Éducation nationale et des militants de La France insoumise ne s’est pas fait attendre : la ministre a « blasphémé » contre l’école républicaine, elle doit démissionner ! Circonstance aggravante, Amélie Oudéa-Castéra a délaissé l’enseignement public pour un établissement qualifié par Mediapart d’« ultra-réac » – en l’occurrence le collège Stanislas, à Paris, désormais pris pour cible après la publication d’une enquête administrative.

Osons rappeler certaines vérités : presque tous les ministres de l’Éducation nationale avant Amélie Oudéa-Castéra ont scolarisé leurs enfants dans l’enseignement privé, de François Bayrou à Pap Ndiaye, en passant par Luc Ferry, Luc Chatel ou Jean-Michel Blanquer. Ils l’ont tous justifié en affirmant qu’en tant que parents, ils souhaitaient le meilleur pour leurs enfants.

Au lieu de s’indigner, la gauche devrait assumer de regarder la réalité en face : la qualité de l’enseignement public s’est considérablement dégradée, alors que l’école privée résiste globalement mieux à la tempête – même si tout n’y est pas parfait. Ce n’est pas d’abord une affaire de moyens financiers mais d’exigence intellectuelle, de méthodes traditionnelles éprouvées par le temps et de discipline scolaire, toutes choses que l’Éducation nationale pourrait reprendre à son compte si elle n’était pas polluée par l’idéologie et si elle soutenait en son sein les professeurs héroïques qui refusent le nivellement par le bas.

Une limite arbitraire

De même, il est en partie faux de critiquer l’enseignement privé sous l’angle de la ségrégation sociale. Il y a moins de différence sociologique entre une école publique de Maubeuge et son homologue privée qu’entre ces deux écoles et leurs équivalents publics ou privés du 6e arrondissement de Paris. Hélas, tous les parents ne peuvent inscrire leurs enfants dans l’enseignement privé, faute de moyens financiers ou d’autorisation légale, l’État limitant arbitrairement le nombre d’élèves de l’enseignement privé sous contrat à 20 % du nombre total d’élèves scolarisés.

C’est enfin la liberté scolaire qui explique le succès du privé : liberté de choix des professeurs par le chef d’établissement – même si tous les enseignants recrutés n’ont pas la foi qu’exigerait leur mission –, liberté de choix des programmes et manuels scolaires – surtout dans l’enseignement hors contrat –, responsabilisation du corps professoral et meilleure gestion des coûts pour limiter les droits d’inscription supportés par les parents.

L’éducation est chose trop précieuse pour être confiée à l’État qui sera toujours tenté d’y imposer son idéologie ; elle doit rester avant tout l’affaire des parents, et par délégation, celle de l’école de leur choix – un choix qui « doit être fait en pleine liberté et selon la conscience, d’où le devoir des autorités civiles de rendre possibles différentes options dans le cadre de la loi », rappelait récemment le Saint-Siège (L’identité de l’école catholique pour une culture du dialogue, Congrégation pour l’école catholique, 25 janvier 2022).

Reste que l’Enseignement catholique doit s’interroger, non sur sa compétence éducative et scolaire, mais sur le choix fondamental de sa première vocation : celle de transmettre la foi.