Affaire Palmade : cette vérité que l’on voudrait cacher - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Affaire Palmade : cette vérité que l’on voudrait cacher

Derrière le procès de Pierre Palmade qui s’achève, c’est un grand tabou de notre époque qui se dessine en filigrane. Un inavoué que les partisans de l’avortement aimeraient bien placer sous le boisseau, si l’on parvenait à faire fi du réel. Mais celui-ci s’entête…
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© Lazaro Rodriguez / pexels

Le comédien Pierre Palmade a été condamné ce 20 novembre à cinq ans de prison, dont deux fermes, pour avoir blessé trois personnes en février 2023, lors d’un accident de la route, alors qu’il était sous emprise de stupéfiants. Présentée ainsi, l’affaire aurait tout d’un fait divers, certes affreux, mais banal. Sauf qu’au-delà des conditions sordides du drame – l’humoriste avait pris la route après trois jours d’orgie homosexuelle sous drogues – il y a bien trois personnes parmi les blessés, mais aussi un quatrième protagoniste : l’enfant que portait Mila, une des passagères du véhicule percuté, qui en était à son sixième mois de grossesse. Extrait par césarienne après l’arrivée des secours, il a été déclaré mort après trente-deux minutes de tentative de réanimation.

Et si l’enfant avait été réanimé ?

Alors : trois ou quatre victimes ? Les magistrats ont jugé Pierre Palmade pour blessures involontaires aggravées, mais ont refusé de le poursuivre pour homicide involontaire, comme l’espéraient les avocats des victimes. Selon la jurisprudence de la Cour de cassation, en effet, « un enfant qui n’est pas né vivant n’existe pas en tant que personne légale », expliquait l’AFP dans la dépêche relative à l’événement. Mais si l’enfant avait été réanimé, ne serait-ce que quelques instants, cela aurait-il justifié une poursuite pour homicide involontaire ? On imagine l’embarras des juges, le cas échéant.

En novembre 2003, Jean-Paul Garraud, alors député UMP – aujourd’hui député européen RN – avait déposé un amendement pour que soit reconnu un délit d’« interruption involontaire de grossesse » : son texte avait été retiré dès le mois de janvier suivant, sur fond de polémique. Cet amendement conduisait en effet à réhumaniser le fœtus, que les partisans de l’IVG ne cessent de vouloir chosifier à toute force. Vingt ans après, derrière les jurisprudences et les arguties juridiques, on voit bien que le débat n’est toujours pas clos, car le réel est têtu.

L’embarras sémantique de la presse en témoigne. L’enfant que portait la femme blessée par Pierre Palmade était un « bébé » pour l’AFP (20/11), un « enfant à naître » pour BFMTV (21/11) ou un « fœtus de six mois » pour Libération (20/11). Un fœtus ? De fait, au stade intra-utérin, il s’agit bien d’un fœtus. « Chez l’homme, l’embryon prend le nom de fœtus du troisième mois de la grossesse à la naissance », rappelle le Larousse. Mais seulement un fœtus ? Dans son apparence, peut-être, mais dans son essence certainement pas, s’est insurgée Mila, qui a même donné un prénom à ce petit être – une fille : Solin. « Quand Solin est née, j’étais dans un déni total. Pour moi, je venais d’accoucher. Solin, je l’avais portée dans mes bras. Pour moi, elle était en train de dormir. Je l’ai laissée dans une chambre. Je pensais qu’on allait en prendre soin. Elle était morte. […] J’attends que [la] jurisprudence change et que Solin soit la clé de l’ouverture de ce changement », a-t-elle déclaré.

Des cas tels que celui de Mila et Solin, il y en a de nombreux chaque année. Seule la notoriété du chauffard a permis de jeter une lumière crue sur une vérité qui ferait s’effondrer toute une idéologie si elle était admise : le fœtus est un être humain.