Adèle Garnier, à l'origine de l'adoration à Montmartre - France Catholique
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Adèle Garnier, à l’origine de l’adoration à Montmartre

Cette mystique cachée est l’inspiratrice de l’adoration perpétuelle à la basilique de Montmartre, et la fondatrice des bénédictines adoratrices du Sacré-Cœur.
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Mère Marie de Saint-Pierre, Adèle Garnier (1838-1924).

Mère Marie de Saint-Pierre, Adèle Garnier (1838-1924).

Après avoir rompu ses fiançailles et réalisé un essai manqué de vie religieuse, chez les Dames du Sacré-Cœur, Adèle Garnier (1838-1924) devient, en 1868, institutrice dans une famille, près de Laval. Elle reçoit, l’année suivante, la vision d’une grande hostie illuminée, qui portait l’image du Christ montrant son Cœur. Très sensible aux offenses faites au Cœur de Jésus, elle écrit dans son Journal, après la défaite de la France contre la Prusse, en 1871 : « Pour la France, prier, expier, souffrir, aimer. »

Voix intérieure

En 1872, découvrant le projet de fondation de la basilique de Montmartre, en expiation des offenses faites par la France au Sacré-Cœur, elle entend une voix intérieure lui dire : « C’est là que je te veux ! » Deux ans plus tard, elle reçoit la révélation de l’adoration perpétuelle dans ce sanctuaire et de la fondation d’une congrégation de religieuses adoratrices. « Va trouver l’archevêque de Paris et parle-lui », lui demande également le Christ. Elle va donc exposer cette divine requête au cardinal Joseph Guibert. « Je croyais obéir à une volonté de Notre-Seigneur en venant dire à l’archevêque de Paris que son désir était que, dans la future église du Vœu national, le Saint-Sacrement fût exposé jour et nuit, et que le culte rendu dans cette église s’adressât tout spécialement à son Cœur eucharistique et qu’une société de religieuses vouées à l’adoration et à la réparation fût établie à Montmartre », rapportera-t-elle.

Le 16 juin 1875, lors de la pose de la première pierre de la basilique, elle est présente et s’offre « en victime réparatrice des offenses faites à notre Seigneur dans l’Eucharistie et tout spécialement en vue du culte d’amour et de réparation qui devait être rendu » au Sacré-Cœur en ce lieu. En 1876, elle commence un essai de vie religieuse près de la basilique mais des problèmes de santé l’obligent à renoncer.

La vie mystique d’Adèle Garnier se poursuit, avec les noces mystiques, en 1887 : « Je prends possession de toi, tu es à moi, tu es mon épouse », lui dit Jésus au cours d’une communion. En 1896, elle commence une vie religieuse commune avec une autre femme puis deux autres les rejoignent. Leur devise est « Gloire à Dieu par le Sacré-Cœur de Jésus ». En 1898, les Sœurs font leurs vœux et la Société des adoratrices du Sacré-Cœur de Montmartre est fondée, dans un but d’adoration et de réparation nationale. Elle en devient la supérieure, sous le nom de Mère Marie de Saint-Pierre. Installées à l’ombre du Sacré-Cœur, les vocations affluent. En 1901, la loi de dissolution des congrégations religieuses les oblige à partir pour Londres. Au cours d’un long exil, la communauté fonde une maison en Belgique. En 1914, elle adopte la règle de saint Benoît.

Après une vie d’intenses souffrances physiques et morales, la fondatrice s’éteint à Londres, en 1924, après une très longue agonie. Un procès de béatification a été ouvert en 1992.