Pendant les premiers siècles, alors que sévissaient les grandes persécutions contre les chrétiens, il y avait déjà des paroisses romaines, les « tituli », demeures privées appartenant à des membres de la communauté chrétienne qui les mettaient à la disposition du clergé et des fidèles pour le culte – le synode de 499 en mentionne vingt-neuf.
Après la paix de Constantin, en 313, plusieurs de ces propriétés passèrent à la communauté chrétienne par voie de donation et furent agrandies en véritables églises, gardant le nom du propriétaire donateur lorsqu’il s’agissait d’un martyr. Nombre de ces généreux donateurs furent en effet martyrisés car, du fait de leur rang social et de l’accueil qu’ils organisaient chez eux, ils étaient souvent parmi les premiers désignés aux persécuteurs. C’est le cas de sainte Cécile, saint Clément, saint Marcel, etc. La dévotion à ces saints martyrs et à leurs reliques se développa autour des cimetières où ils reposaient, les catacombes, mais également autour de ces églises qui leur furent consacrées.
Pèlerinage aux églises stationnales
Dès le IIIe siècle, Tertullien – premier Père de l’Église d’Occident – fait mention de processions et de réunions solennelles présidées par le pape dans les églises de Rome, les fameuses « stations ». Saint Léon le Grand en parle également au Ve siècle et nous savons que c’est le pape saint Grégoire le Grand qui en fixa l’organisation de façon définitive, à la fin du VIe siècle. À l’origine, cette tradition concernait plusieurs périodes de l’année liturgique. Aujourd’hui, elle a été remise en usage essentiellement dans la période du Carême. En 2006, le pape Benoît XVI en rappelait l’actualité : « La tradition des stations de Carême conserve toute sa valeur au cours des siècles. » L’organisation de ce pèlerinage, célébrant la gloire des martyrs qui ont donné leur vie pour le Christ en le suivant dans sa Passion, est confiée à l’Académie pontificale pour le culte des martyrs, Pontificia Accademia cultorum martyrum.
Étoupe pour le coussin funéraire
La « station », dans le vocabulaire militaire, désigne un lieu où les soldats montent la garde. Ce terme va être repris pour désigner l’étape liturgique dans une église, dans le sens où le clergé et les fidèles veillent en prière autour du Saint-Sacrement et des reliques des martyrs. Il s’agit d’un parcours spirituel de montée vers Pâques, auquel étaient conviés tout particulièrement les catéchumènes, car c’était pour eux une préparation au sacrement du baptême qu’ils allaient recevoir en cette fête liturgique.
Retrouvez l’article complet dans le magazine.
Pour aller plus loin :
- En vue du prochain Synode pour le Moyen-Orient
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE