À l'Assomption, le parfum de Marie - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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À l’Assomption, le parfum de Marie

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Lorsque la Vierge Marie rendit son dernier soupir, tous les apôtres étaient réunis… sauf saint Thomas ! L’apôtre, selon cette tradition rapportée par saint Jean Damascène, désolé de n’avoir pas revu la Sainte Vierge, obtint qu’on ouvrît son tombeau pour lui rendre un dernier hommage. Dans ce sépulcre scellé depuis plusieurs jours, il n’y avait plus que des parfums qui embaumaient, et le chant des anges qui chantaient la gloire de Marie !

Ce parfum de Reine, exhalé grâce à la nouvelle absence de l’apôtre Thomas, semble courir à travers toute l’histoire des hommes, comme une fragrance discrète, presque imperceptible. Et c’est aussi un parfum de Mère, de protectrice, en particulier pour la France, ce « royaume de Marie » !

C’est vrai dès les origines avec l’encouragement de Marie à saint Remi, l’évêque qui baptisa Clovis – ce qui décida du caractère catholique de la foi en France contre l’hérésie arienne pourtant majoritaire. Cela se vérifie ensuite à intervalles réguliers dans l’histoire de notre pays, jusqu’à Louis XIII qui reçut de Marie le meilleur moyen de protéger le royaume : en assurer la pérennité par un héritier.

Au XXe siècle encore, les apparitions de L’Île-Bouchard, les dernières en date à être reconnues, en 1947, ont mis fin, par la prière des enfants, à de graves tensions sociales et politiques, une quasi-guerre civile attisée par les communistes.

Aujourd’hui encore, cette sollicitude maternelle demeure plus que jamais nécessaire pour conserver l’espérance chrétienne, quand le marxisme culturel semble encore très présent dans les esprits de nos concitoyens ; les récentes élections l’ont amplement prouvé…

Mais recourir au secours de Marie implique en retour une exigence : faire grandir en nous la dévotion à cette sainte Mère, notamment par le chapelet. « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher », dit-elle à Pontmain en 1871. Seule la puissance de la prière mariale, comme la prônaient saint Jean Eudes et saint Grignion de Montfort, et son pouvoir d’intercession auprès de son Fils, pourra en effet susciter l’étincelle du véritable renouveau.

Immense désir du Ciel

Cette réponse parfaite aux problèmes du temps a été soulignée par un chroniqueur religieux lors de la proclamation du dogme de l’Assomption, en 1950, selon lequel Marie a été élevée corps et âme à la gloire céleste : « À un moment où on réduit la destinée de l’homme à cette terre, n’est-il pas opportun d’ouvrir les perspectives sur le Ciel ? (…) n’est-il pas opportun d’insister sur l’enseignement des fins dernières ? » N’est-ce là, en effet, la seule vraie réponse à la problématique actuelle de la fin de vie… ?

C’est ce que confirmait le peintre espagnol Murillo, en travaillant à son beau tableau de l’Assomption – qui ressemble fortement à celui de notre couverture. Sans doute saisi par ce parfum marial, un surcroît d’amour grandit dans son cœur pour la Vierge Marie, et un immense désir du Ciel. Au point qu’il prit comme devise : Vive moriturus, « Vis comme quelqu’un qui doit mourir un jour ». Une sagesse à retrouver… Bon été !