À l'Assemblée, les verrous de l'euthanasie ont sauté - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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À l’Assemblée, les verrous de l’euthanasie ont sauté

Sans même attendre sa discussion en séance, la commission spéciale de l’Assemblée a encore aggravé un projet de loi déjà très mauvais.
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Seringue

Il serait possible d’euthanasier des malades dont le pronostic vital n’est pas engagé.

Parce qu’il transgressait l’interdit de tuer en légalisant l’euthanasie et le suicide assisté, le projet de loi du sur la fin de vie était intrinsèquement mauvais. Celui dont les députés débattront en séance publique, à partir du 27 mai, est encore pire. Car la « commission spéciale » de l’Assemblée a fait tomber les quelques digues qui séparaient encore l’ignominie du crime : « En cinq jours de travail seulement, les parlementaires ont davantage ouvert l’accès à la mort provoquée que ne l’ont fait les deux pays les plus permissifs sur l’aide à mourir, la Belgique et le Canada », résume la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP).

Le pronostic vital engagé n’est plus requis

Le projet de loi du gouvernement réservait « l’aide à mourir » aux patients atteints d’une maladie incurable « engageant son pronostic vital à court ou moyen terme ». En commission, les députés ont tout bonnement fait sauter cette condition, la remplaçant par la notion, encore plus vague, d’affection « en phase avancée ou terminale ». Il serait donc possible d’euthanasier des malades dont le pronostic vital n’est pas engagé. « On n’est plus du tout dans la même loi », a reconnu la présidente de cette commission, Agnès Firmin-Le Bodo, qui ne souhaitait pas aller aussi loin, bien qu’elle soit favorable à l’euthanasie.

On dira que les malades ne peuvent être euthanasiés qu’à leur demande. Mais la notion de « discernement plein et entier » est elle aussi très fragile car il sera possible, si le malade n’est pas conscient, de mettre fin à ses jours sur le fondement d’une directive anticipée parfois rédigée longtemps auparavant. Le médecin pourra aussi décider d’abréger le délai de réflexion du patient – les 48 heures prévues dans le projet de loi – au motif, terriblement hypocrite, de « préserver la dignité du patient ». Sans compter que les députés ont encore allégé le caractère censément « collégial » de la décision d’euthanasie : dans les faits, elle relèvera d’un seul médecin.

Délit d’entrave à l’aide à mourir

Sur proposition de la France Insoumise, la commission a de surcroît créé – avec l’assentiment du gouvernement – un délit d’entrave à l’aide à mourir, puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. En revanche, elle a rejeté un amendement visant à créer, symétriquement, un délit d’incitation à l’aide active à mourir, pourtant présenté par une députée Renaissance, Annie Vidal.

« Pour moi, la loi qui nous est proposée est une rupture éthique, a souligné le député communiste Pierre Dharréville, un basculement qui a une dimension anthropologique vertigineuse […] Je ne crois pas que cette nouvelle possibilité d’abréger la vie constitue un soin, un progrès social et pas davantage un progrès fraternel ». En prétendant créer « un modèle français de fin de vie », Emmanuel Macron a bel et bien ouvert la boîte de Pandore. Ce qui ne surprendra que les aveugles.