À Issoudun, Notre-Dame du Sacré-Cœur - France Catholique
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À Issoudun, Notre-Dame du Sacré-Cœur

Il y a 200 ans naissait le Père Jules Chevalier (1824-1907), fondateur, en 1854, des Missionnaires du Sacré-Cœur, à Issoudun (Indre).
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© Sophie Pamart

«Peu de temps après mon baptême, ma mère me consacra à la Très Sainte Vierge et au Sacré-Cœur », confia un jour le Père Chevalier. Entré au grand séminaire, le jeune homme découvre, émerveillé, la dévotion au Sacré-Cœur, et fonde alors le groupe des « Chevaliers du Sacré-Cœur ». Après avoir été ordonné prêtre en 1851, il est nommé vicaire à Issoudun en 1854. Il rêve d’un projet missionnaire « pour se faire apôtre de la dévotion » au Sacré-Cœur. Le 8 décembre 1854 – jour de la proclamation officielle du dogme de l’Immaculée Conception –, à la fin de la neuvaine, il reçoit, comme il l’avait demandé à la Vierge Marie, un signe pour la naissance de son projet : un don de 20 000 francs or pour des missions. Il fonde la communauté des Missionnaires du Sacré-Cœur dont la devise est : « Aimé soit partout le Sacré-Cœur de Jésus. »

Un vocable inédit

Désirant honorer également Marie, le Père Chevalier lui consacre l’église de la congrégation, à Issoudun, sous un vocable inédit. « C’est par [Marie], en union avec elle et en elle, que vous devez aller au Cœur de Jésus. Assurés de plaire à Jésus, nommez donc sa mère : Notre-Dame du Sacré-Cœur », écrit-il. Pour lui, « la dévotion à Notre-Dame du Sacré-Cœur est le complément naturel de la dévotion au Sacré-Cœur ». Pour manifester ce culte, une statue, couronnée en 1869 au nom du bienheureux Pie IX, représente Marie debout derrière Jésus enfant, à l’âge de 12 ans, qui désigne, de sa main gauche son Cœur en or, et, de sa main droite, sa Mère. L’église Notre-Dame-du-Sacré-Cœur est élevée au rang de basilique mineure par Pie IX, en 1874.

La congrégation se déploie. Le Père Chevalier crée successivement trois confréries, dédiées à Notre-Dame du Sacré-Cœur, à saint Joseph, modèle et patron des amis du Sacré-Cœur, et au Culte perpétuel d’honneur et de réparation envers le Sacré-Cœur. Il fonde aussi les Filles de Notre-Dame du Sacré-Cœur en 1874. Il ouvre également, avec le Père Vandel – fondateur de l’Œuvre des campagnes –, la Petite-Œuvre, pour former les futurs missionnaires du Sacré-Cœur. En 1881, répondant à un appel du pape Léon XIII, le Père Chevalier envoie des missionnaires en Mélanésie et en Micronésie – îles au nord de l’Australie –, première mission ad gentes de la congrégation.

Expulsé par la police

Après les lois de 1905, le grand apôtre du Sacré-Cœur est expulsé par la police en 1907 sous les huées de la foule… Seul, il est accueilli par le comte de Bonneval, qui rachète la basilique, vendue comme « bien national ». Le prêtre meurt quelques mois plus tard. Le comte le fera inhumer dans la crypte. Le procès en béatification du Père Chevalier est ouvert en 2012. Notre-Dame du Sacré-Cœur est fêtée au sanctuaire chaque dernier samedi de mai, au cours d’un pèlerinage.