« La mondanité qui nous conduit à la vanité est une idole » - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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« La mondanité qui nous conduit à la vanité est une idole »

Parmi les dangers qui guettent les chrétiens, la mondanité a été l’objet des dénonciations parmi les plus claires du dernier pontificat.
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© Antoine Mekary / Godong

Une idolâtrie
Discours à Assise, 4 octobre 2013.
Le chrétien ne peut vivre avec l’esprit du monde. La mondanité qui nous conduit à la vanité, à l’arrogance, à l’orgueil [est] une idole, ce n’est pas Dieu. C’est une idole ! L’idolâtrie est le péché le plus grave ! Lorsque les médias parlent de l’Église, ils croient que l’Église, ce sont les prêtres, les religieuses, les évêques, les cardinaux et le pape. Mais l’Église, c’est nous tous, comme je l’ai dit. Et nous devons tous nous dépouiller de cette mondanité : l’esprit contraire à l’esprit des béatitudes, l’esprit contraire à l’esprit de Jésus.


Les sources de la mondanité
Exhortation apostolique Evangelii gaudium (94-95), 2013.
Cette mondanité peut s’alimenter spécialement de deux manières profondément liées entre elles. L’une est l’attrait du gnosticisme, une foi renfermée dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une série de raisonnements et de connaissances que l’on considère comme pouvant réconforter et éclairer, mais où le sujet reste en définitive fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments.

L’autre est le néo-pélagianisme autoréférentiel et prométhéen de ceux qui, en définitive, font confiance uniquement à leurs propres forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu’ils observent des normes déterminées ou parce qu’ils sont inébranlablement fidèles à un certain style catholique justement propre au passé. C’est une présumée sécurité doctrinale ou disciplinaire qui donne lieu à un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu d’évangéliser, on analyse et classifie les autres, et, au lieu de faciliter l’accès à la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle. Dans les deux cas, ni Jésus-Christ, ni les autres n’intéressent vraiment. […]

Cette obscure mondanité se manifeste par de nombreuses attitudes apparemment opposées mais avec la même prétention de « dominer l’espace de l’Église ». Dans certaines d’entre elles on note un soin ostentatoire de la liturgie, de la doctrine ou du prestige de l’Église, mais sans que la réelle insertion de l’Évangile dans le Peuple de Dieu et dans les besoins concrets de l’histoire ne les préoccupe. De cette façon la vie de l’Église se transforme en une pièce de musée, ou devient la propriété d’un petit nombre. Dans d’autres, la même mondanité spirituelle se cache derrière la fascination de pouvoir montrer des conquêtes sociales et politiques, ou dans une vaine gloire liée à la gestion d’affaires pratiques, ou dans une attraction vers les dynamiques d’auto-estime et de réalisation autoréférentielle.


La culture du jetable
Homélie, 16 mai 2020.
Une culture qui ne connaît pas la fidélité, parce qu’elle change selon les circonstances, [qui] négocie tout [:] voilà ce qu’est la culture mondaine. Et Jésus insiste pour nous défendre de cela et il prie pour que le Père nous défende de cette culture de la mondanité. C’est une manière de vivre, également pour de nombreuses personnes qui se disent chrétiennes. Ils sont chrétiens, mais ils sont mondains. […] Il y a quelque chose que la mondanité ne tolère pas : le scandale de la Croix. Elle ne le tolère pas. Et l’unique remède contre l’esprit de la mondanité est le Christ mort et ressuscité pour nous, scandale et folie (cf. 1 Co 1, 23).