Islam d’atmosphère - France Catholique
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Le trésor des psaumes
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Islam d’atmosphère

S’il est un grignotage en plein jour qui semble admis – sinon encouragé – durant le Ramadan, c’est bien celui de l’espace public occidental.
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Une femme voilée dans l’exposition « Nouvelles Reines » de la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

« Je définis le frérisme comme un projet intellectuel, politico-religieux, visant l’instauration d’une société islamique mondiale. Le halal way of life […] pourrait être son slogan. » Cette définition, proposée par la chercheuse au CNRS Florence Bergeaud-Blackler dans son ouvrage Le frérisme et ses réseaux, l’enquête, récemment réédité en version de poche (Odile Jacob), se vérifie plus que jamais en cette période de Ramadan. Le plus fort, c’est que ce ne sont pas d’obscurs réseaux liés aux Frères musulmans qui se font les vecteurs de cette islamisation de l’ambiance commune, mais leurs relais plus ou moins inconscients qui y voient une aubaine commerciale, une opportunité électorale, ou une preuve d’ouverture et de tolérance. Des idiots utiles, en somme, pour ceux – ils existent et sont très efficaces – qui veulent faire de l’Europe une terre d’islam – Dar al-Islam en version originale.

Le Ramadan chez Carrefour

Cette année, comme les années précédentes, nul ne peut ignorer le calendrier vert, dans sa mouture conviviale et sympathique. Sur le portail marchand de Carrefour figure désormais l’onglet « Ramadan » en tête des rubriques, avant les « Fruits et Légumes » ou « Pain et Pâtisseries ». La rubrique « Traiteur et charcuterie » survit encore, mais pour combien de temps ? Le Huffington Post (06/03) s’amuse des perturbations – « les yeux collés et l’air confus » – que le Ramadan suscite chez les… chats dont les maîtres se lèvent plus tôt que d’habitude. France 3 Régions (07/03), désormais « Ici », propose un reportage à la mosquée de Millau, au cœur du vieil Aveyron, où 500 fidèles vivent chaque soir « un moment de spiritualité et de solidarité ». Ne distinguant même plus entre ses lecteurs musulmans et les autres, 20 Minutes (05/03) prend soin de notre santé avec cet article très concernant : « Comment rester en forme pendant le Ramadan ? » Quid des diabétiques, que l’on a trop tendance à oublier pendant le Ramadan ? Femme Actuelle (06/03) pense heureusement à eux, et donne la parole à Fatima Oulhadj, diététicienne, qui prodigue ses conseils pour bien réguler sa glycémie. Soucieux du respect des règles et préceptes, le site Actu.fr (04/03) se demande : « À partir de quel âge les enfants doivent-ils commencer à pratiquer le jeûne ? » Eh oui, c’est important. Et de conclure : « Une fois la puberté arrivée, pratiquer le jeûne et respecter l’ensemble des règles associées au Ramadan devient bel et bien un devoir. » Pour qui ? Ce n’est pas précisé… L’imam peut rentrer chez lui : le kouffar – « mécréant » – accomplit le travail à sa place.

Marqueur de civilisation

Cet inventaire pourrait presque prêter à sourire, si ce n’est que ce grignotage islamique mord désormais sur les marqueurs civilisationnels les plus importants de la France. La basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France, accueille une exposition intitulée « Nouvelles Reines ». Programmée par le Centre des monuments nationaux, elle propose aux visiteurs des photographies de femmes rencontrées dans « différentes structures sociales de Saint-Denis et d’Aubervilliers » afin de « mettre en lumière [celles] qui, par leur résilience, leur courage et leur détermination sont les reines d’aujourd’hui », explique la présentation officielle. Samia, Ishraf, Leila, Gloria ou Kamala, deviennent ainsi les pendantes contemporaines d’Isabelle d’Aragon, Marguerite de Provence, Anne de Bretagne, Catherine de Médicis ou de Marie-Thérèse d’Autriche. On reste pantois devant la subtilité de l’intuition. Et pour aller plus loin dans la transgression, l’artiste n’a pas manqué, bien sûr, de laisser place dans sa sélection à des femmes voilées. Dans Le Figaro (05/03), l’essayiste Céline Pina s’insurge contre cette initiative qui, estime-t-elle, pave le chemin de l’entrisme islamique et fait partie « des signaux faibles » qui reflètent un plan structuré qui consiste à « réislamiser notre sphère culturelle, en donnant de la “visibilité” notamment au voile ». Méthode « douce » ? En apparence seulement. À la moindre résistance, la poigne se durcit, comme en témoigne l’interdiction d’une conférence que devait prononcer Florence Bergeaud-Blackler à l’université de Lille le 5 mars. On notera cependant que le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a immédiatement réagi en proposant d’accueillir la chercheuse au siège régional, et que la conférence a finalement pu se tenir. Le frérisme ne s’épanouit que sur le terreau de la faiblesse.