« La Croix, notre unique espérance » - France Catholique
Edit Template
Carême. La puissance de l'oraison
Edit Template

« La Croix, notre unique espérance »

Auteur du best-seller L’Oraison à l’école des saints, le Père Max de Longchamp publie un nouveau livret cette année : Carême 2025 : pour les cancres à l’école des saints – L’espérance ne déçoit pas.
Copier le lien

© Yannick Pulver / unsplash

Pourquoi relier le thème de l’espérance à celui du Carême ? N’est-ce pas contradictoire ? Est-ce que l’espérance chrétienne passe nécessairement par la Croix ?

Père Max de Longchamp : « O Crux ave, spes unica ! » Gravé sur des milliers de calvaires aux carrefours de nos routes, ce refrain de l’hymne de la Passion proclame la Croix comme « notre unique espérance ! » La Croix, c’est nous qui l’avons mise sur les épaules du Christ : elle est faite de toutes les conséquences du péché, et c’est là que Jésus vient nous rejoindre et remettre sa vie : Pâques inverse notre chemin de croix en chemin de vie, et le temps du Carême, qui est d’abord celui de l’initiation au baptême, est pour vivre ce retournement, un temps pour apprendre l’espérance.

Les saints ne sont-ils pas des modèles trop inaccessibles pour entrer dans le Carême ?

La sainteté est la seule chose dont nous soyons tous capables. C’est pour cela que l’Église a toujours baptisé les petits enfants : nous pouvons empêcher la grâce, nous ne pouvons ni la provoquer, ni la fabriquer, ni l’imiter, puisqu’elle est surnaturelle ! Les saints nous montrent le chemin du Christ, ils ne nous demandent pas de le construire nous-mêmes ! Le Royaume de Dieu est pour les petits enfants nous dit Jésus, pour qu’il soit clair que la sainteté est un cadeau, non pas une performance.

Alors qu’on pourrait penser que, plus on est pécheur, plus on a besoin de faire pénitence. Or les saints sont souvent les plus zélés dans ce domaine. Pourquoi cela ?

Saint Philippe Néri se confessait tous les jours ! Et Jean-Paul II chaque semaine ! On ne se confesse pas pour être pardonné, mais parce qu’on est pardonné. De même, nos jeûnes, nos efforts et autres pénitences ne sont pas pour devenir saints, mais parce que nous n’avons pas fini de laisser la grâce nous envahir et faire de nous des saints. S’il y a un aspect «effort», et donc quelque chose de pénible, sur ce chemin, ce n’est pas parce que nous devons accélérer, mais parce que nous n’avons pas fini de freiner ! La Sainte Vierge ne faisait pas pénitence, parce qu’elle était dès son premier jour « pleine de grâce » ; nous faisons pénitence pour laisser la même grâce nous remplir jusqu’aux moindres recoins de notre humanité.

Avec le Carême qui arrive, il ne nous faut pas oublier la prière, particulièrement l’oraison. Quelle est l’importance de l’oraison dans la vie du chrétien ?

Son importance est vitale, comme son nom l’indique : oraison vient de ad-orare, en latin, c’est-à-dire littéralement « aboucher » : il s’agit du bouche-à-bouche biblique dans lequel Dieu communique la vie à Adam au livre de la Genèse. C’est dans cette situation d’oraison que nous sommes appelés à la vie : rien n’est plus normal pour l’homme que de prier. Adam et Ève sont morts à la vie divine par asphyxie surnaturelle : le carême est pour reprendre souffle, reprendre vie divine.

Comment la pénitence permet-elle de soutenir et purifier la vie intérieure ?

La pénitence est une composante permanente de la vie chrétienne : il s’agit de rectifier notre volonté déformée depuis le péché originel. Cela suppose des efforts, comme pour redresser une barre de fer tordue. Et c’est pourquoi, dans la tradition du Carême, prière, pénitence et charité sont absolument inséparables. 

Carême 2025 pour les cancres à l’école des saints, Max Huot de Longchamp, éd. Paroisse et Famille, 2025, 104 pages, 5 €.

L’Oraison de A à Z, à l’école des saints, Max Huot de Longchamp, éd. Paroisse et Famille, 2019, 418 pages, 10 €.