Le Mans, berceau de deux dynasties - France Catholique
Edit Template
Aumôniers militaires : servir les âmes et les armes
Edit Template

Le Mans, berceau de deux dynasties

Les Valois et les Plantagenêt y ont vu le jour. Mais Le Mans et ses « 24 Heures » sont aussi une vitrine du savoir-faire industriel français.
Copier le lien
Le centre historique se déploie au pied de la cathédrale Saint-Julien.

Le centre historique se déploie au pied de la cathédrale Saint-Julien. © Oldlion – CC by-sa

Au début de l’Empire romain, elle s’appelait Vidunum. Plus tard, elle prit le nom de la tribu gauloise qui s’était installée à la confluence de la Sarthe et de l’Huisne, deux rivières qui s’étalaient au creux d’un vallon : la tribu des Cénomans. Le nom actuel de la ville en est dérivé. L’histoire du Mans est donc très longue, et si les Français l’ont élue en 2024 leur ville préférée, en raison notamment du circuit des 24 Heures, ce n’est pas seulement à l’automobile qu’elle doit sa célébrité.

Terre de princes et de poètes

Deux races princières sont nées ici et se sont disputé le royaume de France : les Plantagenêt, qui souhaitaient la réunion de la France et de l’Angleterre, et les Valois qui succédèrent aux Capétiens directs. On mesure au Mans combien la guerre dite de Cent Ans était une guerre civile qui fournit le prétexte à des puissances étrangères de tenter de conquérir le royaume de France. C’est dans une forêt près du Mans que Charles VI connut ses premiers terribles accès de folie. Son fils Charles VII, que l’histoire retiendra comme « le Victorieux » et « le Bien Servi », rétablira la souveraineté française avec le secours du Ciel, par l’intervention de Jeanne d’Arc : « Je suis venue vous apporter le meilleur secours qui soit à Roi ou à Cité, le secours du Roi des cieux. »

Mais il n’y a pas que des souvenirs de cette ampleur tragique dans la cité mancelle ! C’est aussi ici que Pierre de Ronsard rencontra Joachim du Bellay avec lequel il fonda la Pléiade. Ce fut une amitié qui réunissait les meilleurs poètes du temps et, les libérant du latin, fondait la poésie de langue française rattachée directement à la Grèce antique. Joachim du Bellay écrira la Défense et illustration de la langue française. Nous sommes à l’époque où l’Europe entière parle latin. Érasme et Thomas More correspondent dans cette langue et les poètes comme Jean Second écrivent aussi leurs sonnets amoureux en latin. Ronsard s’en inspirera pour écrire, en français, ses 450 sonnets intitulés Les Amours, où figurent certains des plus beaux vers de la poésie française : « Comme on voit sur la branche, au mois de mai la rose… »

Perle du gothique

Relié aux principales villes d’Europe, à 200 kilomètres de Paris, Le Mans – 153 000 habitants – est une des principales villes des Pays de la Loire. Son centre historique déployé au pied de la cathédrale Saint-Julien, perle du gothique dit anglais, est dénommé « carré Plantagenêt ». Son mur d’enceinte romain est l’un des plus importants d’Europe.

Comme beaucoup d’autres villes moyennes, elle souffre des deux grands maux que la République entretient dans notre pays : le laïcisme et une immigration incontrôlée. Le laïcisme interdit de donner aux racines chrétiennes la plénitude de leurs forces et, par là-même, interdit aux populations immigrées l’accès à la richesse de notre histoire.

La cité mancelle conserve cependant une puissante force d’attraction en raison de la douceur de la campagne environnante, des souvenirs patrimoniaux de la ville et de son adaptation à la modernité. Les 24 Heures du Mans restent une fête populaire autant que la démonstration de prouesses techniques. Le circuit se double d’un musée faisant rayonner dans le monde entier le savoir-faire industriel français. De Vidunum jusqu’au XXIe siècle, une continuité de civilisation s’est inscrite ici, ne demandant qu’à porter ses fruits, à nouveau.